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Maroc : l’écart salarial hommes-femmes équivaut à trois mois de travail gratuit
Un nouveau rapport publié en août 2025 par la chercheuse Maria Charaf met en lumière des écarts salariaux persistants entre hommes et femmes au Maroc. Dans le secteur privé, les femmes touchent en moyenne 42,8 % de moins que leurs collègues masculins. Un différentiel qui équivaut à trois mois de travail non rémunéré chaque année. À l’échelle nationale, l’écart atteint 23 %, confirmant que l’égalité professionnelle demeure un défi majeur.
Un marché du travail peu inclusif
Le diagnostic s’appuie sur les données du Haut-Commissariat au Plan (HCP). En 2024, le taux d’activité des femmes n’a pas dépassé 15,3 %, dont près de la moitié concerne des travaux familiaux non rémunérés. Le taux d’emploi salarié féminin plafonne à 6,6 %, traduisant une intégration très limitée malgré les réformes récentes.
La sous-représentation est également marquée dans les postes de décision : 28 % seulement dans la fonction publique, 20 % des emplois supérieurs, et à peine 12,8 % de dirigeantes dans le privé. Pourtant, depuis 2024, une loi impose un quota de 30 % de femmes dans les conseils d’administration.
Des écarts massifs jusque chez les cadres
Le rapport rappelle qu’en 2019, le salaire moyen dans le privé s’élevait à 3.360 DH pour les hommes contre 2.800 DH pour les femmes. La moitié des salariées perçoivent même moins de 2.800 DH mensuels.
Les écarts ne se limitent pas aux emplois peu qualifiés : ils atteignent 38 % pour les cadres supérieurs, contre 30 % chez les ouvriers non agricoles. Même la fonction publique, réputée plus homogène, affiche un différentiel de 2,4 %. Ces disparités s’aggravent avec l’âge et la progression de carrière.
Un guide pour corriger les écarts
Au-delà du constat, l’ouvrage intitulé « Égalité Pro, STOP aux ÉCARTS » propose un kit d’outils pratiques : méthodes d’évaluation des postes, matrices de mesure des écarts, plans pluriannuels de correction et tableaux de bord annuels pour garantir transparence et suivi.
Il s’inspire d’expériences internationales (Islande, France, Canada), mais aussi d’initiatives marocaines comme la prime à l’égalité professionnelle du ministère de l’Emploi ou la budgétisation sensible au genre déjà expérimentée par le ministère des Finances.
Un enjeu économique majeur
Pour Maria Charaf, ingénieure et chercheuse en conception mécanique, l’égalité salariale est aussi une question de croissance. Selon la Banque mondiale, aligner le taux d’emploi féminin sur celui des hommes pourrait augmenter le PIB par habitant de 40 %.
« L’égalité ne se décrète pas, elle se construit avec un diagnostic rigoureux, un plan clair et un suivi transparent », insiste-t-elle.