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Nouvelle attaque djihadiste meurtrière dans l’ouest du Niger
Au moins une dizaine de soldats nigériens ont été tués mercredi dans une attaque djihadiste survenue dans la localité de Garbougna, située dans la région instable de Tillabéri, à l’ouest du Niger, selon des sources locales relayées vendredi par l’AFP. Cette nouvelle attaque met une fois de plus en lumière la fragilité sécuritaire du pays, en proie à la violence persistante des groupes armés affiliés à Al-Qaida et à l’État islamique au Sahel (EIS).
Les militaires, selon les premières informations, assuraient la sécurité d’un chantier de construction d’un pont au moment de l’assaut. D’après une source locale, l’attaque aurait causé une dizaine de morts parmi les forces de sécurité, tandis que le groupe ouest-africain de journalistes Wamaps, spécialisé dans les questions sécuritaires, avance un bilan plus lourd de 17 morts et 34 blessés graves.
La région de Tillabéri, frontalière du Mali et du Burkina Faso, reste l’un des foyers les plus actifs du terrorisme au Sahel. Les attaques y sont récurrentes, ciblant aussi bien les forces de sécurité que les populations civiles. Depuis mars dernier, au moins 127 villageois auraient été exécutés sommairement par l’EIS dans cinq attaques distinctes, selon les données de Human Rights Watch.
Le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, arrivé au pouvoir en juillet 2023 après un coup d’État militaire, avait récemment effectué une tournée dans la région pour réaffirmer son engagement contre le terrorisme. « Le Niger restera debout, prêt à consentir le sacrifice suprême pour se défendre », avait-il déclaré devant les troupes stationnées dans l’ouest du pays.
Cependant, malgré le ton résolu du régime militaire, la situation reste préoccupante. Les forces armées nigériennes, engagées sur plusieurs fronts, peinent à endiguer l’expansion des groupes djihadistes. Le pays est désormais pris en étau entre les attaques de l’EIS et d’Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) à l’ouest, et celles de Boko Haram et de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans la région du Lac Tchad au sud-est.
L’attaque de Garbougna illustre une escalade des violences dans un contexte régional déjà explosif. Entre instabilité politique, isolement diplomatique et multiplication des offensives armées, le Niger fait face à un défi sécuritaire majeur dont les conséquences dépassent désormais ses frontières.
