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Médicaments au Maroc : un coût trois fois plus élevé, la santé des citoyens en danger
Les citoyens marocains continuent de faire face à un fardeau de plus en plus lourd en matière de coûts des médicaments. Un constat alarmant qui attire l'attention des défenseurs des droits de la santé et des autorités publiques. Le réseau marocain pour la défense du droit à la santé (RMDDS) dénonce une situation où les prix des médicaments sont trois à quatre fois plus élevés qu'en Europe, mettant en lumière une réalité préoccupante pour l'accès aux soins au Maroc.
Un rapport accablant sur la politique pharmaceutique
Dans un rapport publié récemment, le RMDDS s’interroge sur l'efficacité de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé, qui semble incapable de garantir une politique pharmaceutique nationale capable de protéger les citoyens contre l’inflation des prix des médicaments. Selon le réseau, cette situation résulte en grande partie de l’influence dominante des lobbies pharmaceutiques, qui réalisent des profits colossaux au détriment de la santé publique.
Le rapport attire également l’attention du Conseil de la concurrence, accusé de ne pas utiliser ses pouvoirs constitutionnels pour stopper les pratiques monopolistiques et l’enrichissement illégal dans le secteur pharmaceutique. Cette inertie aggrave les difficultés rencontrées par le système de protection sociale, notamment dans le cadre de l'Assurance Maladie Obligatoire (AMO), souvent incapable de faire face à l’explosion des coûts des traitements.
Des prix prohibitifs et des inégalités croissantes
Lors d'une récente réunion au Parlement, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, a mis en évidence les prix exorbitants des médicaments vendus au Maroc. Ces prix sont en moyenne trois à quatre fois supérieurs à ceux observés dans des pays comme la Belgique ou la France. Ce constat a été renforcé par plusieurs rapports institutionnels, dont ceux du Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et de la Cour des comptes, qui ont dénoncé un monopole qui empêche la concurrence et alourdit la facture des patients.
Les écarts de prix sont particulièrement frappants pour les traitements des maladies chroniques, qui peuvent atteindre jusqu’à 1000 % de différence avec les prix observés dans d'autres pays. Un médicament contre l’hépatite virale, par exemple, coûte entre 3.000 et 6.000 dirhams au Maroc, contre seulement 800 dirhams en Égypte. Même les médicaments génériques, censés offrir des alternatives moins chères, sont souvent plus onéreux que leurs versions originales vendues dans d'autres régions.
La dépendance aux importations et l’inefficacité du système local
Une autre question soulevée par le RMDDS et d'autres experts du secteur est la dépendance croissante du Maroc vis-à-vis des importations de médicaments. Myriam Lahlou Filali, vice-présidente de la Fédération marocaine de l’industrie et de l’innovation pharmaceutique (FMIIP), a rappelé que presque tous les médicaments nécessaires au Maroc, à l'exception des génériques, sont importés, malgré le potentiel de la production locale. Cette situation de dépendance prive le pays de sa souveraineté pharmaceutique et augmente la vulnérabilité face aux fluctuations des prix mondiaux.
Les marges bénéficiaires des multinationales : un frein à la couverture sanitaire universelle
Le Maroc fait partie des pays affichant les plus grandes marges bénéficiaires dans le domaine pharmaceutique en Afrique du Nord et en Méditerranée. Ce phénomène est d’autant plus problématique que les multinationales pharmaceutiques profitent de cette situation pour maximiser leurs profits, tandis que les citoyens se trouvent dans l’incapacité d'accéder à des traitements vitaux. Cette dynamique contribue également au déficit des réserves en devises du pays, tout en entravant la mise en œuvre d’une couverture sanitaire universelle.
Vers une réforme du système pharmaceutique
Face à cette réalité, le RMDDS réclame une réforme urgente du décret de 2013 encadrant les prix des médicaments, jugé trop favorable aux lobbies pharmaceutiques. Selon le réseau, il est impératif d’instaurer une politique nationale visant à garantir la souveraineté pharmaceutique du Maroc, en encourageant la production locale et en imposant une taxe sur les importations pour réduire les coûts.
Le RMDDS appelle également à un contrôle plus strict des marges bénéficiaires des entreprises pharmaceutiques et à une régulation plus exigeante de la qualité des médicaments importés. À cet égard, l'activation du rôle de l’Agence marocaine des médicaments et des produits de santé devient essentielle pour mettre en place des mécanismes de régulation plus rigoureux et transparents.
Des mesures législatives en préparation
Le gouvernement marocain, conscient de la gravité de la situation, a récemment adopté le projet de loi n° 61.24, qui complète le code du médicament et de la pharmacie. Bien que cette loi fasse partie des efforts visant à améliorer le système de régulation, le RMDDS souligne que ces initiatives doivent être accompagnées de mesures concrètes pour limiter l’impact des pratiques monopolistiques et garantir un accès équitable aux médicaments pour tous les Marocains.
Enfin, la santé publique ne peut être laissée entre les mains des lois du marché. Il est crucial de réformer en profondeur le système pharmaceutique marocain pour garantir un accès universel aux traitements médicaux, mettre fin aux abus des multinationales et prot
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