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Pression accrue sur Netanyahu pour la libération des otages à Gaza

Mardi 03 - 13:00
Pression accrue sur Netanyahu pour la libération des otages à Gaza

La pression sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour obtenir la libération des otages retenus à Gaza s’est intensifiée lundi, après la découverte des corps de six otages israéliens. Le président américain Joe Biden a accusé Netanyahu de ne pas en faire assez pour conclure un accord en ce sens, ajoutant une dimension internationale à cette crise.

Près de 11 mois après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas palestinien le 7 octobre contre Israël, les belligérants ont échangé de nouvelles menaces. L’armée israélienne a découvert les corps des six otages dans un tunnel du sud de Gaza, ce qui a suscité une vague d’indignation et de colère en Israël. Benjamin Netanyahu a accusé le Hamas d’avoir « exécuté » les otages d’une « balle dans la nuque » et a juré de faire payer « un prix très fort » au mouvement islamiste. « Je demande pardon pour ne pas avoir ramenés en vie ces otages », a-t-il déclaré publiquement.

Le Hamas a averti que les otages encore retenus à Gaza seraient renvoyés « dans des cercueils » si Israël poursuivait sa pression militaire « au lieu de conclure un accord ». Abou Obeida, porte-parole de la branche armée du mouvement, a déclaré que les six otages avaient « été tués par des tirs israéliens ».

En Israël, la mobilisation s’intensifie. Des manifestations ont eu lieu dans plusieurs villes, et une grève a perturbé l’aéroport de Ben Gourion. Les appels au départ de Netanyahu se multiplient, avec des déclarations appelant à un accord pour libérer les otages et mettre fin à la guerre. « Nous voulons que le gouvernement (Netanyahu) cesse d’exister, nous voulons des élections, et avant tout nous voulons qu’il signe un accord pour libérer les otages et mettre fin à cette guerre », a déclaré Barak Hadurian, un manifestant à Tel-Aviv.

Aux funérailles de l’Israélo-Américain Hersh Goldberg-Polin, 23 ans, l’un des six otages retrouvés morts, le président israélien Isaac Herzog a exprimé ses regrets : « Combien je suis désolé que nous n’ayons pas réussi à le ramener à la maison ». Le Hamas a publié une vidéo montrant une femme qui faisait partie des six otages avant qu’elle ne soit tuée, ajoutant une dimension émotionnelle à cette tragédie.

Malgré les pressions internationales et les craintes d’une escalade militaire régionale, des mois de négociations pour aboutir à un accord sur une trêve à Gaza et une libération d’otages n’ont pas abouti. Les belligérants s’accusent mutuellement de bloquer les négociations. Netanyahu a réitéré la nécessité pour Israël de maintenir le contrôle d’un corridor à la frontière entre Gaza et l’Égypte, un point de blocage dans les négociations. Il affirme vouloir poursuivre la guerre jusqu’à la destruction du Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007 et est considéré comme un mouvement terroriste par les États-Unis et l’Union européenne.

Les États-Unis, principal allié d’Israël, accentuent également la pression sur Netanyahu. Avant de rencontrer les négociateurs américains ayant participé aux discussions infructueuses des derniers mois, Joe Biden a répondu « non » à une question de la presse qui lui demandait si Netanyahu en « faisait assez » pour obtenir un accord sur la libération des otages. Le Royaume-Uni a annoncé la suspension de certaines licences d’exportation d’armes à Israël, en évoquant un « risque » que ces armes soient utilisées à Gaza, en violation du droit international. Israël s’est dit « déçu » par cette décision.

L’attaque menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël le 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 97 sont toujours retenues à Gaza dont 33 déclarées mortes par l’armée. En riposte, Israël a lancé une offensive d’envergure par air et terre à Gaza qui a fait jusque-là au moins 40.786 morts, selon le ministère de la Santé du Hamas. La majorité sont des femmes et des mineurs, selon l’ONU.

À la faveur de « pauses humanitaires » de trois jours chacune, une campagne antipolio a été lancée dimanche dans des secteurs du centre de Gaza avec l’objectif de vacciner plus de 640.000 enfants de moins de dix ans après la découverte d’un premier cas. Environ 160.000 enfants ont reçu la première dose de vaccin contre la polio dans la bande de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas.

Les bombardements israéliens continuent dans le territoire, notamment à Gaza-ville et Jabalia (nord), où au moins sept Palestiniens ont été tués, selon la défense civile. « Des déplacés faisaient des achats. Ils ont bombardé les petits, les enfants, ils les ont tués! Trop c’est trop, où va-t-on? », a hurlé Wissam Al-Omari, un habitant de Jabalia après une frappe israélienne.

L’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, qui s’est rendu lundi à Gaza, a dit avoir constaté « les besoins humanitaires colossaux ». Il a aussi « condamné le meurtre tragique de six otages à Gaza par des groupes armés palestiniens ».

En Cisjordanie, une opération militaire israélienne à Jénine a tué au moins 26 Palestiniens, principalement des combattants, selon les autorités palestiniennes. À Tulkarem, une frappe aérienne israélienne a ciblé une « cellule terroriste armée » lundi soir qui, selon l’armée israélienne, avait tiré sur des membres des forces de sécurité. Une source médicale au sein de l’hôpital public de la ville a quant à elle rapporté que les forces israéliennes avaient tué un jeune garçon d’un tir dans la tête.

La pression sur Netanyahu pour obtenir la libération des otages et mettre fin à la guerre à Gaza ne cesse de croître, tant au niveau national qu’international. Les prochains jours seront cruciaux pour voir comment cette situation évoluera et quelles seront les réactions des différentes parties impliquées.


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