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Scrutin sous pression : l’Irak vote entre lassitude populaire et influences étrangères
Les Irakiens se rendent aux urnes ce mardi pour renouveler leur Parlement, dans un climat mêlant lassitude populaire, tensions géopolitiques et enjeux sécuritaires. Ce scrutin, le sixième depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, ne devrait pas transformer en profondeur le paysage politique, mais il est observé avec attention par Washington et Téhéran, deux acteurs dont les intérêts continuent de traverser les institutions irakiennes.
Après des décennies marquées par la guerre, le terrorisme et les crises politiques, l’Irak connaît depuis quelques années une relative stabilité. Pourtant, le pays de 46 millions d’habitants reste fragilisé par des infrastructures insuffisantes, des services publics en déclin et une corruption systémique enracinée dans presque tous les rouages de l’État. Pour de nombreux électeurs, la promesse du changement semble illusoire. « Tous les quatre ans, c’est la même chose », résume Al-Hassan Yassin, étudiant à Bagdad, évoquant l’absence de nouveaux visages capables d’incarner une alternative crédible.
Plus de 21,4 millions d’électeurs sont appelés à départager environ 7.700 candidats pour les 329 sièges du Parlement, dont un minimum d’un quart réservé aux femmes, conformément au système de quotas. Mais seuls 75 candidats indépendants se présentent, un nombre révélateur d’un système électoral largement dominé par les partis traditionnels, eux-mêmes souvent liés à des intérêts externes.
Comme lors des précédentes législatives, la participation sera scrutée. Le taux historiquement bas de 41 % enregistré en 2021 pourrait encore reculer, signe d’un désenchantement croissant. L’absence du leader chiite Moqtada Sadr, figure populaire et imprévisible de la vie politique irakienne, renforce ce sentiment. Ayant remporté le plus grand nombre de sièges en 2021, son retrait du Parlement après des tensions internes entre factions chiites avait débouché sur des affrontements meurtriers dans la capitale. Cette année, il a appelé ses partisans à boycotter « une élection capturée par les intérêts sectaires ».
L’enjeu dépasse cependant les frontières irakiennes. L’Irak continue de naviguer entre l’influence des États-Unis, qui maintiennent environ 2.500 soldats sur son sol, et celle de l’Iran, dont les partis proches restent influents malgré une perte de vitesse régionale. Washington exige la neutralisation des groupes armés pro-iraniens, régulièrement accusés d’attaques contre des bases américaines. Téhéran, de son côté, souhaite préserver son ancrage politique, alors que ses alliés à Gaza, au Liban ou au Yémen ont été fragilisés ces deux dernières années.
L’envoyé spécial américain Mark Savaya, d’origine irakienne, a récemment déclaré vouloir voir l’Irak « libéré des ingérences étrangères malveillantes ». Une formulation qui illustre la pression exercée par les États-Unis sur Bagdad pour réduire l’emprise des milices liées à l’Iran.
Pour sa part, le Premier ministre sortant, Mohamed Chia al-Soudani, soutenu par une coalition chiite proche de Téhéran, espère obtenir un second mandat. Mais la formation du prochain gouvernement dépendra comme toujours de longues négociations entre blocs politiques chiites, sunnites et kurdes. Les postes dans l’État étant attribués selon un fragile équilibre confessionnel, l’issue du scrutin ouvrira une nouvelle phase de tractations potentiellement prolongées.
À l’heure où les bureaux de vote ferment, une question demeure : cette élection permettra-t-elle d’amorcer une transformation réelle ou ne fera-t-elle que reproduire une architecture de pouvoir qui se perpétue depuis vingt ans ? La réponse dépendra moins des urnes que de la capacité des acteurs politiques à répondre à une aspiration profonde : celle d’un État souverain, capable de rétablir la confiance publique et d’offrir à ses citoyens des perspectives de stabilité et de dignité.