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Menaces hybrides : l’Allemagne déploie sa première police spécialisée contre les drones
L’Allemagne franchit un nouveau cap dans la protection de son espace aérien. Mardi, le gouvernement fédéral a officiellement mis en service sa première unité de police entièrement dédiée à la lutte antidrones, un outil stratégique conçu pour contrer la multiplication des survols suspects visant des infrastructures sensibles. Une évolution sécuritaire qui intervient alors que Berlin soupçonne ouvertement Moscou d’être derrière plusieurs de ces incursions.
Basée à Ahrensfelde, au nord-est de Berlin, cette unité spéciale devrait compter plus de 130 agents une fois son déploiement finalisé. Objectif : intervenir rapidement, partout sur le territoire, pour détecter, neutraliser ou intercepter tout drone représentant une menace. « Nous ne pouvons pas accepter que la menace hybride par drones reste un danger pour notre sécurité », a insisté Alexander Dobrindt, ministre de l’Intérieur, venu inaugurer la nouvelle force.
En parallèle, les aéroports allemands seront équipés de systèmes de défense antidrones financés par les régions et les exploitants. Les moyens mobilisés vont du brouillage des signaux aux technologies avancées de détection, en passant par l’utilisation de drones intercepteurs capables de neutraliser des appareils hostiles.
Pour soutenir cet effort, Berlin investira plus de 100 millions d’euros sur la période 2025-2026, avec l’appui technologique de partenaires ukrainiens et israéliens. L’Allemagne a par ailleurs renforcé récemment les pouvoirs de la police, désormais autorisée à abattre des drones, et prépare une loi permettant à l’armée d’intervenir en cas d’incursion non autorisée dans l’espace aérien.
Un centre national de défense antidrones doit également voir le jour dans les prochains jours, afin d’améliorer la coordination entre services de sécurité et armée.
Cette montée en puissance répond à une réalité préoccupante. Les signalements de drones se sont multipliés dans les aéroports, sur des sites militaires et autour d’infrastructures critiques dans toute l’Europe du Nord. La semaine dernière, la police criminelle allemande révélait avoir recensé plus d’un millier de survols suspects pouvant avoir une « motivation politique ». Rien qu’en 2025, plusieurs centaines d’incidents ont été enregistrés, dont les deux tiers au-dessus des grands aéroports du pays.
Face à une menace évolutive, Berlin entend désormais envoyer un message clair : l’espace aérien allemand ne sera plus laissé sans réponse.
