Sondage révélateur : Près de la moitié des marocains doutent de la liberté d’expression des médias

Un sondage récent réalisé par l’Institut marocain d’analyse politique (MIPA) entre juin et août 2024 révèle que près de la moitié des Marocains doutent de l’existence d’une véritable liberté d’expression pour les médias. Cette enquête met en lumière une profonde fracture au sein de l’opinion publique marocaine quant à l’indépendance des médias, notamment lorsqu’il s’agit de traiter des questions politiques et sociales sensibles.

D’après les résultats, 48 % des sondés remettent en question la liberté d’expression des médias, estimant que ceux-ci ne peuvent pas exercer pleinement leur rôle sans subir l’influence des autorités. « Ces chiffres révèlent une inquiétude palpable concernant l’autonomie des médias et leur capacité à informer en toute liberté », souligne le rapport.

Cependant, une part non négligeable des participants, soit 21 %, considère que les médias au Maroc jouissent d’une certaine liberté d’expression, bien que celle-ci reste relative.

En explorant les raisons derrière cette perception mitigée de la liberté d’expression, l’enquête révèle que 7 % des sondés jugent justifiées certaines restrictions imposées à cette liberté. En revanche, 33 % s’opposent fermement à toute forme de limitation, tandis qu’une autre portion des participants avoue ne pas avoir de position claire sur la question.

Ces données mettent en lumière un équilibre précaire entre ceux qui estiment que des restrictions peuvent être nécessaires dans certains contextes et ceux qui défendent une liberté d’expression sans compromis. Le rapport appelle ainsi à des débats plus approfondis sur les limites potentielles de cette liberté et les circonstances qui pourraient en justifier une restriction.

Le rapport dresse également un panorama de la confiance accordée aux différents médias par la population. Les chaînes de télévision bénéficient d’une confiance modérée à relativement élevée de la part des participants, bien que certains expriment des réserves quant à la fiabilité des informations diffusées.

Quant à la presse écrite, les résultats indiquent qu’une part significative des sondés lui accorde une confiance moyenne. Cependant, une proportion non négligeable des participants demeure sceptique quant à l’exactitude des informations publiées dans les journaux, tandis qu’une minorité exprime une grande confiance en ce média.

Enfin, en ce qui concerne Internet, les résultats montrent une diversité d’opinions, avec une tendance vers un niveau de confiance moyen. Cette perception reflète, selon le rapport, une prise de conscience accrue des risques liés à la fiabilité et à la véracité des contenus en ligne, nécessitant une vérification rigoureuse des informations.

Ce sondage souligne l’importance de renforcer l’indépendance et la crédibilité des médias au Maroc. Alors que la confiance dans les différents canaux d’information varie, il est crucial de promouvoir un environnement médiatique où la liberté d’expression est respectée et où les citoyens peuvent accéder à des informations fiables et vérifiées.

Les résultats de cette enquête devraient inciter les autorités et les acteurs des médias à engager un dialogue constructif pour améliorer la transparence et l’autonomie des médias. En garantissant une liberté d’expression sans entraves, le Maroc pourrait non seulement renforcer la confiance des citoyens envers les médias, mais aussi promouvoir une société plus informée et démocratique.

Enfin, ce sondage met en lumière les défis auxquels sont confrontés les médias marocains et appelle à des actions concrètes pour préserver et renforcer la liberté d’expression dans le pays.