Téhéran annonce le retour d’une cinquantaine d’Iraniens expulsés des États-Unis

19:03

Téhéran a annoncé dimanche le retour imminent d’un groupe de ressortissants iraniens expulsés des États-Unis, conséquence directe du durcissement migratoire imposé par l’administration Trump à l’encontre de 19 pays jugés à haut risque, dont l’Iran. Selon le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, entre 50 et 55 Iraniens rentreront « dans les prochains jours ».

D’après la chaîne américaine CNN, ces ressortissants sont attendus en Iran dans la journée, après une escale au Koweït. Ce groupe constitue la deuxième vague d’expulsés, après le renvoi en septembre de 120 Iraniens contraints de quitter le territoire américain. « Il s'agit du deuxième groupe ces derniers mois à rentrer en Iran », a confirmé M. Baghaï lors de son point de presse hebdomadaire.

Cette situation résulte d’une décision prise mardi par Washington, suspendant temporairement l’examen de toutes les demandes de résidence ou de naturalisation émanant de 19 pays considérés comme sensibles sur le plan sécuritaire. Cette mesure a été annoncée quelques jours après une fusillade mortelle à Washington impliquant un ressortissant afghan.

Esmaïl Baghaï a dénoncé une politique « clairement motivée par des considérations politiques » visant l’Iran. Les relations diplomatiques entre Téhéran et Washington sont rompues depuis 1980, à la suite de la prise d’otage à l’ambassade américaine après la Révolution islamique. Ces tensions, régulièrement ravivées, se sont accentuées sous l’administration Trump. En juin, cette dernière avait déjà ordonné l’interdiction d’entrée pour les ressortissants de 12 pays, dont l’Iran.

Téhéran rejette les accusations américaines selon lesquelles les ressortissants iraniens expulsés auraient violé la législation migratoire. Toutefois, en septembre, un responsable consulaire iranien avait reconnu que les autorités américaines envisageaient l’expulsion d’environ 400 Iraniens, pour la plupart entrés illégalement aux États-Unis.

Plus tôt dans l’année, des réfugiés iraniens — dont un nombre important de chrétiens — avaient également été expulsés vers le Costa Rica et le Panama.

Ce nouvel épisode s’ajoute à une longue série de tensions migratoires et diplomatiques entre les deux pays, sur fond d’absence persistante de relations bilatérales depuis plus de quatre décennies.