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Trump encense Erdogan et vante les dirigeants autoritaires

09:37

Le président américain Donald Trump a une nouvelle fois suscité la controverse en multipliant les éloges à l’égard de dirigeants autoritaires, allant jusqu’à qualifier Recep Tayyip Erdogan d’« ami » et de modèle de ténacité politique. Jeudi, dans le Bureau ovale, il a affirmé que le président turc « en savait plus que quiconque sur les élections truquées », une référence directe à la situation politique en Turquie, marquée par une répression accrue contre l’opposition et les médias.

Trump a rappelé que le chef de l’État turc était resté à ses côtés durant ce qu’il appelle son « exil politique » – une manière détournée de désigner les quatre années de présidence de son prédécesseur démocrate, Joe Biden, dont la victoire en 2020 est encore, selon lui, le fruit d’une fraude électorale massive malgré les décisions de justice confirmant sa légitimité.

Le milliardaire républicain n’a pas caché son admiration pour Erdogan : « C’est un homme dur, aux idées très arrêtées. D’habitude, je n’aime pas cela, mais j’apprécie toujours celui-ci. » Ces propos interviennent alors que le principal parti d’opposition turc fait face à une vague d’arrestations, dont celle retentissante du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, toujours détenu depuis mars dernier.

Cette fascination pour les dirigeants autoritaires n’est pas nouvelle chez Donald Trump. En août, il avait déjà salué la longévité du président azerbaïdjanais Ilham Aliev, réélu pour un cinquième mandat avec 90% des suffrages lors d’un scrutin dénoncé par les observateurs. « Cela prouve qu’il est fort et intelligent », avait-il déclaré. Plus récemment, il a tenu des propos similaires à l’égard du président ouzbek Chavkat Mirzioïev, réélu en 2023 grâce à une réforme constitutionnelle lui ouvrant la voie à une plus longue présidence.

En valorisant la stabilité politique acquise par la répression ou le verrouillage des institutions, Donald Trump alimente une polémique qui contraste avec les fondements démocratiques américains. Lui-même n’exclut plus l’idée de prolonger son influence au-delà des limites fixées par la Constitution, en évoquant à demi-mot l’éventualité d’un troisième mandat, une perspective qui alarme ses opposants.