-
12:02
-
11:45
-
11:31
-
11:01
-
10:45
-
10:44
-
10:39
-
10:30
-
10:00
-
09:44
-
09:30
-
09:00
-
08:45
-
08:30
-
08:10
-
08:00
-
07:44
-
07:30
-
07:16
-
07:08
-
19:00
-
18:00
-
17:00
-
16:00
-
15:10
-
14:35
-
14:00
-
13:20
-
12:35
Suivez-nous sur Facebook
Tunisie : l’arrestation de Chaïma Issa en pleine manifestation choque et mobilise
Une nouvelle étape préoccupante a été franchie dans le climat politique tunisien. Samedi, la militante et poétesse Chaïma Issa a été arrêtée à Tunis lors d’une manifestation rassemblant plusieurs centaines de personnes venues dénoncer la dégradation continue de la liberté d’expression. Son interpellation, confirmée par ses avocats, intervient au lendemain d’une vague de condamnations massives visant des opposants politiques.
Cette mobilisation faisait suite au verdict prononcé en appel contre plus de quarante individus, dont plusieurs figures de l’opposition, condamnés à de lourdes peines de prison dans ce qu’Human Rights Watch qualifie de « procès politique ». Parmi eux, Chaïma Issa, qui a écopé vendredi d’une peine de vingt ans de prison.
Selon son avocat, Me Samir Dilou, la militante a été arrêtée en pleine manifestation : « Des agents en civil l’ont attrapée et poussée dans un véhicule. Si elle avait voulu fuir après sa condamnation, pourquoi aurait-elle participé à cette marche ? », interroge-t-il.
Depuis la concentration des pouvoirs entre les mains du président Kaïs Saïed en 2021, la Tunisie traverse une période de durcissement politique. Plusieurs organisations locales et internationales alertent régulièrement sur les atteintes portées aux droits fondamentaux, notamment à travers l’arrestation d’opposants, de journalistes, d’avocats et d’acteurs associatifs, souvent poursuivis pour complot ou en vertu d’un décret criminalisant la diffusion d’informations jugées fausses.
La manifestation de samedi, organisée notamment par l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD) et l’organisation Aswat Nissa, visait à dénoncer cette montée en puissance de la répression. « Nous sommes face à un contexte de répression systématique de la liberté d’expression », a déclaré Nadia Benhamed de l’ATFD, rappelant que « la liberté d’expression et de pensée est un droit fondamental ».
Sur place, de nombreuses manifestantes ont exprimé leur volonté de préserver les acquis du soulèvement de 2011. « Nous ne renoncerons jamais à la liberté d’expression acquise en 2011 », a affirmé la militante Manel Othmani, soulignant la symbolique forte de ce combat pour toute une génération.