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Tunisie : Scandale au domaine agricole Chaâl, arrestations en série après la visite de Kaïs Saïed
La récente visite inopinée du président de la République, Kaïs Saïed, au domaine agricole Chaâl, dans le gouvernorat de Sfax, a déclenché une série d’arrestations de haut profil. Le 30 octobre, Kaïs Saïed a pointé du doigt la mauvaise gestion et évoqué des soupçons de corruption financière et administrative, des accusations qui ont conduit à une enquête approfondie et à des mesures judiciaires immédiates.
D’abord, samedi, Abdelaziz Makhloufi, président du Club Sportif Sfaxien et l’un des plus importants producteurs et exportateurs d’huile d’olive en Tunisie, a été arrêté. Makhloufi, fondateur du groupe CHO, a été interrogé à plusieurs reprises par les autorités avant d’être placé en garde à vue. L’homme d’affaires est notamment suspecté de malversations liées à la gestion du domaine agricole Chaâl.
Puis, dimanche 3 novembre, le parquet du pôle judiciaire économique et financier a autorisé l’arrestation d’un ancien ministre de l’Agriculture, dont l’identité n’a pas été révélée. Ce dernier, ainsi que plusieurs hauts responsables, dont un ancien chef de cabinet, un ancien directeur général de l’Office des terres domaniales et plusieurs cadres du domaine Chaâl, a été placé en détention provisoire. Les agents de l’unité d’enquête sur les délits financiers complexes, relevant de la direction de la police judiciaire d’El Gorjani, mènent les investigations.
Enquête sur Fond de Corruption et de Mauvaise Gestion
L’affaire a pris de l’ampleur après que Kaïs Saïed a dénoncé la gestion catastrophique du domaine, qui abrite environ 400 000 oliviers et s’étend sur une superficie de 5187 hectares, faisant de cette oliveraie l'une des plus grandes au monde. Malgré ses ressources considérables, l’exploitation connaît depuis des années une chute de productivité liée à des problèmes structurels et à un manque d’entretien.
Le domaine, propriété de l’État tunisien, emploie 435 agents permanents et 385 travailleurs temporaires pour la récolte des olives et leur transformation en huile. Pourtant, des accusations de détournement et de mauvaise gestion des biens publics pèsent sur plusieurs responsables.
Une Affaire qui Sème l’Émoi
La mise en lumière des dysfonctionnements au domaine Chaâl et les arrestations qui en découlent pourraient avoir de vastes implications pour le secteur agricole en Tunisie. Alors que l’olivier est un symbole de prospérité pour le pays, cette affaire pourrait ébranler la confiance dans la gestion des ressources agricoles nationales.
L’enquête se poursuit sous l’autorité du ministère public du tribunal de première instance de Tunis, et d’autres interpellations ne sont pas à exclure. Kaïs Saïed a réaffirmé son engagement à lutter contre la corruption et à assurer une gestion plus transparente des biens de l’État, des promesses qui seront désormais scrutées de près par l’opinion publique.
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