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Retraites marocaines : vers une échéance financière critique
Le dernier rapport sur la stabilité financière, publié par Bank Al-Maghrib en partenariat avec l’ACAPS et l’AMMC, met en lumière une situation préoccupante pour les régimes de retraite marocains. Derrière une apparence de stabilité, le système avance vers des tensions financières de plus en plus pressantes.
Les régimes de base continuent de voir leurs équilibres mis à mal malgré des hausses ponctuelles de cotisations. Selon le rapport 2024, sans une réforme profonde, les réserves de la Caisse Marocaine des Retraites – Régime des pensions civiles (CMR-RPC) pourraient s’épuiser dès 2030, tandis que celles du RCAR-RG atteindraient un point critique en 2052. Ces échéances, proches à l’échelle du système, reflètent une perte progressive de soutenabilité.
En 2024, l’ensemble des régimes a collecté 66,8 milliards de dirhams de cotisations, soit une hausse de 8,9 %. Les prestations versées ont atteint 71,1 milliards, en augmentation de 5,8 %. Les réserves globales ont progressé de 4,6 % pour atteindre 326,9 milliards de dirhams, mais cette croissance masque de fortes disparités entre régimes.
CMR-RPC : des déficits persistants
Le régime des pensions civiles a vu ses cotisations grimper de 10,6 % pour atteindre 31,9 milliards de dirhams, grâce à la première tranche des revalorisations salariales de 2024. Les prestations, elles, ont augmenté plus lentement (+6 %), à 39,1 milliards. Résultat : le déficit technique reste élevé à 7,2 milliards et le solde global à -3,95 milliards, malgré un résultat financier positif de 3,4 milliards. Depuis 2014, le régime cumule 60,3 milliards de dirhams de déficits techniques, dont plus de la moitié au cours des cinq dernières années.
RCAR-RG : un répit trompeur
Le RCAR-RG bénéficie d’un solde global positif à +1,2 milliard de dirhams, mais cette amélioration est largement due à des produits financiers exceptionnels. Les cotisations ont atteint 3,5 milliards, pour des prestations de 8,1 milliards, générant un déficit technique de 4,6 milliards. La réforme paramétrique de 2021 n’a pas suffi à corriger la sous-tarification des droits et la forte proportion d’engagements non couverts.
CNSS : un excédent fragile
Dans le privé, la CNSS affiche un excédent de 4,0 milliards. Les cotisations ont progressé de 6,7 % à 19,3 milliards, pour des prestations de 16,9 milliards. Toutefois, la faible couverture financière (taux de préfinancement de 61 %) et la réduction du seuil d’accès à la pension restent des points de fragilité pour l’avenir.
Réforme systémique indispensable
Le rapport insiste sur l’urgence d’une réforme structurelle visant à créer deux pôles – public et privé – unifiant les règles, rétablissant l’équité entre générations et garantissant une tarification équilibrée. Faute d’une telle réforme, l’État pourrait se retrouver contraint de couvrir des engagements massifs, avec des impacts budgétaires et sociaux considérables.
Le système marocain des retraites se trouve donc à un tournant : soit il engage une réforme profonde, soit il risque de basculer vers une crise financière inévitable.