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Omra et fraude : Les vip sous surveillance
Les services de contrôle de l’Office des changes ont lancé une enquête minutieuse sur plusieurs personnalités influentes du milieu des affaires marocain, en particulier des « grands pèlerins de la Omra ». Ces investigations suivent les conclusions de rapports alarmants rédigés par le département des études et statistiques de l’Office, mettant en lumière des soupçons de transfert illégal de fonds déguisés sous le prétexte de voyages à la Omra.
Des Dépenses au-delà des Limites Autorisées
D'après des sources proches de l’affaire, des informations recueillies révèlent que certains pèlerins VIP ont contourné les règlements du bulletin général des changes, lequel impose un plafond de 100 000 dirhams pour les transferts de fonds destinés à financer les voyages à l’étranger. Pourtant, certains montants observés ont largement dépassé cette limite, atteignant des sommes impressionnantes de 200 000 dollars (près de 2 millions de dirhams).
L'enquête s'est élargie à un certain nombre de commerçants, importateurs et promoteurs immobiliers basés à Casablanca, qui ont multiplié leurs déplacements pour la Omra ces dernières années. Ces voyages sont devenus l’occasion de démonstrations ostentatoires de luxe, notamment en matière d’hébergement, de transport et de shopping haut de gamme. Ces comportements ont attiré l'attention des autorités, qui suspectent l’existence d’un réseau organisé facilitant des transferts illicites de fonds en dehors des circuits bancaires réglementés.
Complicités et Transactions Suspectes
Les services de contrôle ont identifié plusieurs acteurs, dont des responsables d’agences de voyage, facilitant ces pratiques en collaboration avec des intermédiaires marocains et étrangers basés dans les lieux saints. Ces complicités ont permis à certains pèlerins de transférer de grosses sommes d’argent en devises contre des commissions importantes.
Les rapports recueillis font état de dépenses suspectes pendant la Omra du Ramadan 2024. Lors de cet événement, certains pèlerins ont demandé des allocations de voyage atteignant le plafond de 100 000 dirhams, mais les vérifications ont montré que plusieurs d’entre eux avaient dépassé ce montant, parfois bien au-delà de leur situation fiscale ou financière connue au Maroc.
Disparités Fiscales et Enquêtes en Cours
Pour identifier les irrégularités fiscales, les inspecteurs ont croisé les données avec celles de la Direction générale des impôts. Cette collaboration a mis en lumière des écarts significatifs dans la déclaration des revenus, entraînant des révisions fiscales et des mesures de recouvrement forcé en faveur du fisc marocain. Plusieurs des personnes concernées sont actuellement sous enquête pour fraude fiscale.
L'Office des changes, dans sa circulaire générale des opérations de change de 2022, avait élargi le plafond des allocations de voyage, le fixant à 100 000 dirhams, avec la possibilité d'une majoration de 30 % sur la base de l’impôt sur le revenu, dans la limite de 300 000 dirhams. Ces mesures visaient à faciliter les déplacements à l’étranger pour des raisons diverses, dont le tourisme, la Omra, le hajj et même les soins médicaux.
Des Voyages à Double Fonction
Selon les informations recueillies, certaines Omras sont devenues des lieux de rendez-vous pour de grands entrepreneurs et hommes d’affaires, qui y organisent des négociations commerciales et des règlements de litiges financiers. Certains de ces voyages auraient été utilisés comme stratégie pour échapper temporairement à leurs créanciers, en mobilisant des financements à l’étranger avant de revenir pour redémarrer leurs activités commerciales au Maroc.
En conclusion, bien que la Omra soit un acte de foi pour de nombreux musulmans, certains l’utilisent à des fins bien moins spirituelles. Les autorités marocaines continuent de scruter ces pratiques, en vue de lutter contre le transfert illégal de fonds et la fraude fiscale associée.
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