- 10:26Opération Marhaba 2025 : Le Maroc renforce le transport maritime pour l’été
- 07:08Leïla Zouine, nouvelle vice-présidente du groupe mondial d'Interpol sur la cybercriminalité
- 19:33Bleus vs Espagne : un duel crucial en demi-finale de la Ligue des Nations
- 19:00Berlin refuse de reconnaître l’État palestinien sans négociation
- 17:00Meurtre raciste dans le Var : un tournant judiciaire sous l’angle de l’antiterrorisme
- 20:33Procès des injures racistes contre Aya Nakamura
- 20:16Marwa fait ses premiers pas en France avec une boutique à Argenteuil
- 18:00Marine Le Pen perd son mandat local, la justice confirme
- 17:45Lamine Yamal : le génie de 17 ans prêt à défier les Bleus
Suivez-nous sur Facebook
Procès des injures racistes contre Aya Nakamura
Treize jeunes militants, issus de la mouvance identitaire d’extrême droite, sont jugés cette semaine à Paris pour avoir diffusé des messages à caractère raciste visant la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura. Le procès, très attendu, s’inscrit dans un contexte tendu où les réseaux sociaux sont devenus un terrain de propagation du discours de haine.
Le point de départ de l’affaire remonte au 9 mars 2024, après la révélation par la presse de la possible participation d’Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris. Ce choix artistique, salué par de nombreux observateurs comme un symbole d’une France plurielle, a suscité une vive hostilité au sein du groupe Les Natifs, héritier de Génération identitaire, dissous en 2021.
Ce groupuscule avait alors affiché une banderole raciste sur l’île Saint-Louis, au cœur de la capitale, dénonçant la venue de l’artiste : « Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako ». Un slogan odieux, mêlant attaque personnelle et allusion xénophobe, rapidement relayé par des comptes influents de la droite radicale.
Sur les bancs du tribunal correctionnel de Paris, seuls trois des treize prévenus étaient présents à l’ouverture du procès. Les autres, dont plusieurs figures notoires de la sphère identitaire, étaient représentés par leurs avocats. Parmi les absents : le chef des Natifs, Édouard M., cadre financier de 28 ans, et Antoine G., juriste et porte-parole du groupe. À noter la présence de Capucine C., ex-collaboratrice parlementaire de députés du Rassemblement national.
Les mis en cause, âgés de 20 à 31 ans, sont poursuivis pour « provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion », ou pour complicité. Cette affaire a été portée devant la justice après des signalements de la Licra et de SOS Racisme, suivis d'une plainte déposée par Aya Nakamura elle-même le 20 mars 2024.
Connue pour ses titres à succès comme Djadja ou Pookie, Aya Nakamura est aujourd’hui l’une des artistes francophones les plus écoutées dans le monde. Née au Mali et élevée à Aulnay-sous-Bois, elle incarne un visage moderne de la France, métissée et ouverte, ce qui en fait une cible régulière des tenants d’une France fermée sur elle-même.
Au-delà de ce procès, Les Natifs continuent de faire parler d’eux. Ils se sont illustrés en mars dernier en recouvrant des portraits de femmes voilées exposés à la basilique Saint-Denis, dans une autre action provocatrice. Deux membres du groupe, dont Stanislas T., également prévenu dans le procès Nakamura, devront comparaître jeudi pour cet acte.
Alors que la France s'apprête à accueillir les Jeux olympiques cet été, ce procès rappelle que les débats identitaires restent vifs et que l’enjeu du vivre-ensemble demeure au cœur des tensions. La justice devra trancher sur la légalité des propos et des actes tenus par ces militants, dans un contexte où les frontières entre liberté d’expression et discours de haine sont souvent mises à l’épreuve.
Commentaires (0)