Lancement de la Conférence internationale sur le camelin à Laâyoune

La ville de Laayoune, au Maroc, a récemment ouvert ses portes à la première Conférence Internationale sur les Camelidés, réunissant éleveurs locaux, experts internationaux et scientifiques pour explorer les développements novateurs dans la gestion des camelidés. Cet événement de trois jours, qui se déroule du 14 au 16 octobre, s'inscrit dans le cadre de l'Année Internationale des Camelidés, désignée par l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) pour 2024.

Co-organisée par l'Institut Africain de Recherche Agricole Durable (ASARI) et la Fondation Phosboucraa, la conférence vise à établir un lien entre la recherche scientifique et l'application pratique dans l'élevage de camelidés. Lamfeddal Kouisni, responsable du projet au campus de l'UM6P à Laayoune et directeur de l'ASARI, a souligné l'accent mis sur les besoins locaux et l'expertise scientifique.

« Nous essayons d'avoir un ensemble de chercheurs et d'experts provenant d'horizons différents et avec des expertises variées », a déclaré Kouisni. « De nombreux pays étaient représentés à cette conférence, y compris l'Amérique du Sud, même s'ils ne partagent pas les mêmes conditions environnementales. Nous croyons que nous pouvons tirer des leçons de leurs expériences et les utiliser pour innover et développer des solutions pour nos éleveurs et coopératives. »

La structure de la conférence favorise des échanges significatifs entre les acteurs locaux et les experts internationaux. La séance du matin a permis aux éleveurs locaux, aux coopératives et aux représentants du ministère de l'Agriculture de discuter de l'état actuel du secteur camelidé dans le sud du Maroc. L'après-midi était consacré aux discussions avec des scientifiques, favorisant une approche globale pour relever les défis de l'industrie.

Lulu Skidmore, directrice scientifique du Centre de Reproduction des Chameaux à Dubaï, a mis en avant l'importance d'appliquer des recherches pratiques adaptées aux conditions locales. « Il est très important que ce que nous pouvons faire à Dubaï, avec notre laboratoire bien équipé, puisse être apporté aux personnes ici où les installations sont moins nombreuses », a-t-elle noté. Skidmore a insisté sur la nécessité d'aborder les soins aux chameaux de manière fondamentale, en se concentrant sur la santé de base, la nutrition et la prévention des maladies avant d'avancer vers des interventions plus complexes comme le transfert d'embryons et l'insémination artificielle.

La conférence a également abordé les pratiques durables et l'impact socio-économique des camelidés, essentiels pour améliorer les techniques d'élevage et industrialiser les produits camelins. Des intervenants tels que le professeur Mohamed Hammadi de l'Institut des Régions Arides en Tunisie et Abderrahman Elamiri, directeur régional de l'agriculture à Laayoune-Sakia El Hamra, ont discuté de ces questions vitales.

Kouisni a mis en lumière les principaux défis auxquels fait face le secteur : « Le principal défi pour le secteur est d'améliorer les techniques d'élevage et d'avancer dans l'industrialisation des produits camelins afin d'optimiser la production, d'accélérer l'exportation et de développer l'économie locale et régionale. »

L'événement a souligné l'importance unique des camelidés, en particulier des dromadaires, pour le maintien des moyens de subsistance dans des écosystèmes difficiles. Dans les régions méridionales du Maroc, l'élevage de dromadaires joue un rôle crucial dans l'économie locale, soutenant des familles vulnérables et contribuant de manière significative à l'activité agricole.

Alors que la conférence se poursuit, les participants restent optimistes quant aux perspectives d'amélioration de la productivité des camelidés et à l'amélioration des moyens de subsistance des communautés qui en dépendent. À travers des panels, des ateliers pratiques et des sessions de réseautage, l'événement vise à favoriser des collaborations internationales et à relever les défis actuels de l'industrie camelidée.

Les connaissances acquises et les connexions établies lors de cette conférence révolutionnaire devraient ouvrir la voie à des solutions innovantes bénéficiant à la fois à l'industrie camelidée et aux communautés qu'elle soutient, marquant une étape significative vers des pratiques agricoles durables et une coopération internationale.