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Sidi Harazem : une station thermale à l’abandon face à l’économie parallèle
Sidi Harazem, joyau thermal livré à la débrouille informelle
Connue depuis des décennies pour ses eaux thermales bienfaitrices et ses jardins paisibles, la station de Sidi Harazem, près de Fès, traverse une crise silencieuse mais profonde. Ce qui fut autrefois un site de détente et de bien-être est aujourd’hui devenu le théâtre d’une occupation informelle incontrôlée, où des groupes imposent leur loi au détriment des visiteurs et de l’intérêt public.
Sur place, les pratiques illégales sont devenues monnaie courante. Des individus réclament jusqu’à 50 dirhams pour permettre aux promeneurs de s’asseoir sur une simple natte dans un espace censé être public. Pire encore, l’accès aux sources thermales – pourtant gratuites et classées patrimoine naturel – est devenu payant, variant entre 20 et 40 dirhams selon les jours et les personnes en poste. Certains vont jusqu’à aménager des chambres de fortune dans les recoins du site, les louant sans aucun encadrement réglementaire.
Une récente inspection menée par la Cour régionale des comptes de Fès a révélé l’ampleur de la dérive. Le rapport d’audit met en lumière l’occupation illégale de plusieurs sources thermales et la transformation anarchique des jardins en zones commerciales improvisées. La vente informelle de produits, la restauration non déclarée et la location sauvage de biens publics sont devenues la norme. Même les toilettes publiques et les parkings sont désormais contrôlés par des acteurs illégitimes, transformés en postes de péage pour les visiteurs.
Ce phénomène ne relève pas de simples abus ponctuels. Il s’agit d’un système bien ancré, où l’absence de contrôle et de volonté politique joue un rôle central. La commune, pourtant garante de la préservation du site, semble largement dépassée par la situation. Résultat : les recettes fiscales liées à l’activité touristique sont détournées, l’image de la station se dégrade, et les usagers se retrouvent livrés à un sentiment croissant d’insécurité.
La situation actuelle pose une double problématique : celle de la gouvernance locale et de la valorisation du patrimoine naturel. En laissant le site aux mains de l’informel, ce sont des opportunités économiques, sociales et touristiques qui s’évanouissent. Une remise à plat s’impose, avec des mesures concrètes de sécurisation, de réglementation et de réhabilitation, si l’on veut éviter que Sidi Harazem ne devienne un exemple de plus de patrimoine abandonné.
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