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Assainissement : le Maroc accélère le chantier national
Le Maroc s’attaque avec vigueur à l’un de ses grands chantiers d’infrastructure : l’assainissement liquide. Le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a récemment annoncé une accélération majeure de ce programme stratégique, qui vise à faire de l’accès à un assainissement digne un droit effectif pour l’ensemble des citoyens, en particulier dans les zones rurales encore largement défavorisées.
Devant les parlementaires, le ministre a fixé un cap ambitieux : raccourcir de cinq ans les délais initiaux pour les projets urbains, prévus jusqu’en 2034, afin de les boucler dès 2029. L’objectif ? Clôturer rapidement le dossier en milieu urbain pour concentrer les efforts sur les zones rurales, où les besoins sont encore criants.
Cette volonté politique s’appuie sur un programme colossal doté de 56 milliards de dirhams pour la période 2025-2034. Parmi ces investissements, 27 milliards de dirhams permettront de finaliser 389 projets déjà lancés, tandis que 694 nouveaux projets seront mis en œuvre grâce aux 29 milliards restants, avec un accent mis sur la réutilisation des eaux usées, un enjeu à la fois écologique et économique.
Une dynamique déjà amorcée
En 2024, le Maroc a recyclé près de 53 millions de mètres cubes d’eaux usées, utilisées principalement pour irriguer golfs et espaces verts dans 16 collectivités. Ce dispositif est appelé à s’étendre à 40 communes et 18 terrains de golf supplémentaires, avec de nouvelles applications prévues, notamment dans le secteur industriel.
Les efforts conjoints de l’État, des collectivités territoriales et des partenaires ont déjà permis d’atteindre des résultats significatifs : 223 villes et centres urbains sont désormais équipés de réseaux et stations de traitement, desservant environ 21 millions de personnes. Le taux de raccordement urbain atteint 84,7 %, selon les chiffres officiels.
Un fossé rural à combler
Mais ces progrès masquent une réalité plus contrastée. En milieu rural, seulement 43 centres sur 1.207 disposent d’un système d’assainissement fonctionnel, couvrant à peine 105.000 habitants. Des travaux sont en cours pour équiper 170 centres supplémentaires, ciblant 420.000 personnes. Un effort encore loin de répondre aux besoins de l’ensemble des zones rurales.
C’est dans ce contexte que le Programme national intégré d’assainissement liquide et de réutilisation des eaux usées prend toute son importance. Lancé en 2019, il fixe des objectifs clairs : atteindre 90 % de taux de raccordement en milieu urbain, 80 % en milieu rural, et réduire la pollution de 80 %. À l’horizon 2040, le Maroc ambitionne également de réutiliser 537 millions de mètres cubes d’eaux usées par an, contre 100 millions visés dès 2027.
Une question d’équité territoriale
Au-delà des chiffres, cette stratégie reflète une prise de conscience fondamentale : l’assainissement liquide n’est plus un luxe réservé aux villes, mais un droit environnemental et sanitaire essentiel pour tous. Il s’agit maintenant de transformer les engagements en actions, et d’inscrire ce droit dans la réalité quotidienne de millions de Marocains, où qu’ils vivent.
Avec cette nouvelle impulsion, le Royaume s’aligne sur les grands objectifs du développement durable, tout en posant les bases d’une véritable équité territoriale en matière de services essentiels.