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Maroc : cap sur le leadership africain dans la révolution des véhicules électriques
Le Maroc s’affirme, année après année, comme l’un des futurs acteurs majeurs de la mobilité électrique sur le continent africain. Un rapport récent de BMI-Fitch Solutions, relayé par L’Economiste, souligne le potentiel stratégique du Royaume pour bâtir une chaîne de valeur intégrée autour des véhicules électriques (VE) sur la période 2025-2034.
Au cœur de cet avantage compétitif : les ressources minérales critiques. L’Afrique détient près d’un tiers des réserves mondiales nécessaires à la fabrication des batteries, et le Maroc se distingue par ses immenses gisements de phosphate – près de 75 % des réserves planétaires – indispensable à la production de batteries au lithium-fer-phosphate (LFP). Cette richesse, combinée à une industrie automobile déjà performante et à des infrastructures logistiques de premier plan comme Tanger Med, attire les géants mondiaux du secteur.
Les investissements étrangers se multiplient. Après un engagement initial de 6,4 milliards de dollars en 2023, le chinois Gotion High Tech a annoncé en juin 2024 un nouvel investissement de 1,3 milliard pour implanter deux gigafactories supplémentaires. D’autres groupes comme CNGR Advanced Material, LG Chem, Huayou Group, Guangdong Haomei New Materials, Lingyun Industrial et BTR New Material Group participent également à cette dynamique, renforçant l’écosystème local.
Cependant, pour passer du statut de fournisseur de matières premières à celui de puissance industrielle, les experts appellent à une intégration verticale complète : extraction, transformation, fabrication et recyclage. L’enjeu est de maximiser la valeur ajoutée créée sur le territoire, de stimuler l’innovation et de générer des milliers d’emplois qualifiés.
La décennie à venir s’annonce décisive. Dans un contexte de demande mondiale en forte croissance pour les minéraux critiques, le Maroc et ses partenaires africains doivent conjuguer coordination politique, montée en gamme industrielle et sécurisation des chaînes d’approvisionnement pour s’imposer dans la course mondiale à l’électromobilité.