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Libre-échange : le Maroc entre ambitions globales et défis du déficit commercial
Au fil des deux dernières décennies, le Maroc a multiplié les accords de libre-échange (ALE) dans l’objectif de booster ses exportations, attirer les investissements étrangers et intégrer les chaînes de valeur mondiales. Les résultats sont contrastés : certains secteurs phares comme l’automobile, l’aéronautique ou l’agroalimentaire affichent des performances remarquables, mais le déficit commercial persiste, notamment avec les partenaires majeurs.
En 2022, les importations dans le cadre des ALE ont atteint 207,8 milliards de dirhams, en hausse de 20,9 % par rapport à 2021. L’Union européenne, principal partenaire, concentre 66,6 % de ces importations. Les échanges avec les États-Unis ont bondi de 60,8 %, atteignant 31,5 MMDH, tandis que ceux avec la Turquie ont progressé de 20,5 %. Pour l’économiste Mohammed Saïd Tahiri, ces accords restent pertinents mais souffrent d’« une ouverture trop rapide, sans renforcement préalable de la compétitivité ».
Les gagnants sont identifiés : l’automobile, devenu premier secteur exportateur avec plus de 100 MMDH en 2022, l’aéronautique, le textile à forte valeur ajoutée, les phosphates et l’agroalimentaire. À l’inverse, des industries traditionnelles comme le cuir, le meuble ou certaines branches du textile sont fragilisées par une concurrence internationale agressive.
En 2023, l’UE demeure le premier partenaire commercial avec 56 milliards d’euros d’échanges, une concentration qui, selon Tahiri, représente un risque stratégique en cas de crise ou de décisions unilatérales. Malgré quelques percées, les échanges avec l’Afrique subsaharienne ont reculé de 18,14 %, et les flux vers l’Asie ou l’Amérique latine restent modestes. L’économiste plaide pour une diversification des marchés et un renforcement des relations Sud-Sud, notamment à travers la Zone de libre-échange continentale africaine, qui pourrait rééquilibrer la politique commerciale marocaine à condition d’investir dans la logistique, l’harmonisation réglementaire et les partenariats industriels régionaux.
Face à la recomposition des échanges mondiaux, le Maroc est appelé à adopter une ouverture plus sélective et stratégique, protégeant les filières sensibles, renforçant les clauses de sauvegarde et misant sur la montée en gamme industrielle. L’objectif, selon Tahiri, est clair : faire du commerce extérieur un levier de transformation structurelle, conciliant compétitivité, cohérence et durabilité, tout en préservant le tissu productif national.