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CNSS : cap sur une protection sociale pour tous
La généralisation de la protection sociale au Maroc franchit une nouvelle étape décisive. La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) a récemment présenté sa feuille de route ambitieuse, soulignant les avancées majeures et les défis à venir dans ce chantier royal de grande envergure. Un projet qui incarne la vision d’un État social inclusif, tel que souhaité par Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Selon le Directeur général de la CNSS, Hassan Boubrik, ce tournant stratégique a permis à des millions de Marocains, auparavant exclus, d’accéder à des soins médicaux dans la dignité. « Avant 2021, seuls 40% des citoyens étaient couverts. Aujourd’hui, nous atteignons près de 25 millions de bénéficiaires », a-t-il affirmé dans un entretien accordé à la MAP.
Cette expansion rapide s’est accompagnée d’un changement qualitatif fondamental : tous les assurés bénéficient désormais des mêmes droits, qu’ils soient salariés, non-salariés ou bénéficiaires de l’AMO TADAMON – l’ex-RAMED. L’État prend en charge les cotisations de 11 millions de personnes, leur garantissant l’accès gratuit aux soins dans les structures publiques, tout en élargissant les possibilités dans le secteur privé.
Mais derrière ce succès, des défis persistent. L’un des principaux est l’adhésion irrégulière des travailleurs non-salariés. Seuls 550.000 sur 1,7 million de cotisants sont à jour. Un déséquilibre qui pourrait compromettre la pérennité du système si seuls les malades cotisent. Pour y remédier, la CNSS multiplie les campagnes de sensibilisation et s’appuie sur de nouveaux outils juridiques. Résultat : un taux de recouvrement en nette hausse, passant de 21% à plus de 42% en moins d’un an.
Autre enjeu de taille : la maîtrise des dépenses. La hausse de la consommation médicale est une bonne nouvelle, mais elle exige une gestion rigoureuse. La CNSS mise sur plusieurs leviers : régulation des prix des médicaments, adoption de protocoles de soins, prévention sanitaire, et lutte active contre la fraude. Le renforcement du secteur public hospitalier est aussi crucial. « Avec ses équipements modernes et ses ressources humaines, il est un acteur clé pour contenir les coûts tout en assurant l’accès à des soins de qualité », a déclaré Boubrik.
Dans sa vision à court terme, la CNSS prévoit deux grandes avancées sociales d’ici fin 2025 : la mise en place d’une indemnité pour perte d’emploi et l’élargissement du système de retraite. Ces mesures renforceront davantage le filet de sécurité pour les citoyens marocains.
Enfin, l’innovation numérique occupe une place centrale dans cette transformation. Les plateformes TAAWIDATY et Damancom ont déjà facilité les démarches pour les citoyens et les entreprises. Prochaine étape : le lancement de la feuille de soins électronique, prévue en phase pilote fin 2025, qui promet de simplifier les procédures et d’accélérer les remboursements.
Avec cette feuille de route claire et ambitieuse, la CNSS s’impose comme un acteur clé de la transformation sociale du Royaume. Un Maroc plus solidaire est en marche, fondé sur la justice sociale, l’équité d’accès aux soins, et la modernisation des services publics.