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Criminalité financière : L’Afrique entre vulnérabilités persistantes et signaux positifs

Hier 15:45
Criminalité financière : L’Afrique entre vulnérabilités persistantes et signaux positifs

Le risque de blanchiment d’argent demeure élevé dans plusieurs pays africains, mais des signaux d’amélioration se confirment. C’est l’un des enseignements majeurs de l’édition 2025 du Basel Anti-Money Laundering Index, publié le 8 décembre par Basel Institute on Governance, un centre de recherche rattaché à l’Université de Bâle et spécialisé dans la lutte contre la corruption et la criminalité financière.

L’indice évalue la vulnérabilité de 177 pays et territoires au blanchiment d’argent et aux crimes financiers connexes, ainsi que leur capacité à y faire face. Il repose sur 17 indicateurs issus notamment des travaux du Groupe d’action financière (GAFI), de Transparency International et de la Banque mondiale. Les critères analysés couvrent la qualité du cadre réglementaire, les risques de corruption et de fraude, la transparence financière, la gouvernance publique ainsi que les risques juridiques et politiques.

Les scores sont établis sur une échelle de 0 à 10 : plus un pays se rapproche de 10, plus son exposition au risque de blanchiment d’argent est jugée élevée. Trois niveaux sont distingués : risque faible, moyen et élevé.

Des pays africains toujours très exposés

À l’échelle africaine, la République démocratique du Congo arrive en tête des pays les plus exposés au risque de blanchiment d’argent, avec un score de 7,63 points, se classant troisième au niveau mondial. Elle est suivie par le Tchad et la Guinée équatoriale, qui figurent également parmi les cinq pays les plus vulnérables au monde. Le Gabon, la Centrafrique, la Guinée-Bissau, la République du Congo, Djibouti, le Niger et l’Algérie complètent le Top 10 africain.

Sur les 48 pays africains couverts par l’indice, 25 sont classés dans la catégorie à risque élevé, 20 dans la catégorie à risque moyen et seulement trois dans celle à risque faible.

Des performances contrastées mais encourageantes

À l’autre extrémité du classement africain, le Botswana apparaît comme le pays le moins exposé, suivi des Seychelles et de Maurice. Viennent ensuite la Tunisie, la Namibie, le Maroc, le Ghana, l’Égypte, la Zambie et le Sénégal, qui affichent des niveaux de risque relativement maîtrisés à l’échelle du continent.

Plus largement, l’Afrique subsaharienne enregistre une amélioration notable en 2025. Malgré un score moyen régional encore élevé, 70 % des pays étudiés ont amélioré leurs performances par rapport à l’an dernier. Cette évolution s’explique en partie par le retrait de six pays de la liste grise du GAFI, signe de progrès en matière de dispositifs de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Mieux encore, sept des dix pays ayant le plus progressé au niveau mondial se situent en Afrique subsaharienne, parmi lesquels le Liberia, le Mozambique, le Burkina Faso, le Nigeria, le Mali, la Tanzanie et la Côte d’Ivoire. Le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire ont même quitté la catégorie à risque élevé pour rejoindre celle à risque moyen, illustrant l’impact potentiel des réformes engagées.

Un contexte mondial toujours tendu

À l’échelle mondiale, la Birmanie demeure le pays le plus exposé au risque de blanchiment d’argent en 2025, devant Haïti, la République démocratique du Congo, le Tchad et la Guinée équatoriale. À l’inverse, les pays nordiques et européens dominent le classement des États les moins exposés, avec la Finlande, l’Islande, Saint-Marin, le Danemark et l’Estonie.

Si l’indice met en lumière des fragilités persistantes sur le continent africain, il souligne également une dynamique de progrès, notamment en Afrique subsaharienne. Un signal encourageant, qui rappelle toutefois que la lutte contre la criminalité financière reste un chantier de long terme, étroitement lié à la gouvernance, à la stabilité politique et à la transparence institutionnelle.



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