Egypte : hausse des tarifs d'électricité pour les ménages jusqu'à 50 %
L'Égypte a récemment annoncé une augmentation des prix de l'électricité pour les ménages allant jusqu'à 50 %, selon deux sources gouvernementales. Cette hausse fait partie du processus graduel d'élimination des subventions énergétiques, dans le cadre d'un accord avec le Fonds Monétaire International (FMI). Le pays, confronté à de sévères pressions économiques, s'efforce de respecter ses engagements vis-à-vis du FMI tout en répondant aux besoins de sa population.
Depuis le samedi dernier, l'augmentation des tarifs a été appliquée pour les compteurs prépayés et sera étendue aux compteurs traditionnels à partir du 1er octobre. Selon une source du ministère de l'électricité citée par Reuters, les augmentations varient entre 14,45 % et 50 %, dépendant du niveau de consommation des foyers. Cette décision, bien que nécessaire pour les finances publiques, suscite des inquiétudes quant à son impact sur le pouvoir d'achat des citoyens.
Initialement prévue pour cet été, cette hausse avait été retardée en raison des coupures de courant massives que le pays a connues. En effet, la forte demande liée aux systèmes de refroidissement a fortement augmenté la consommation électrique, créant une surcharge du réseau. Pour pallier ces coupures, l'Égypte a dû recourir à des délestages planifiés, tout en cherchant à importer des quantités importantes de gaz naturel et de mazout. Il a été estimé qu'environ 1,18 milliard de dollars étaient nécessaires pour l'importation de ces carburants, essentiels pour maintenir le fonctionnement du réseau.
En réponse à cette situation de crise, le ministère du Pétrole a indiqué avoir reçu cinq cargaisons de gaz naturel liquéfié, représentant 155 000 mètres cubes, sur un total de 21 cargaisons contractées. Le Premier ministre Mostafa Madbouly a ensuite annoncé la fin des coupures de courant pour le reste de l'été.
Cette augmentation des prix de l'électricité s'inscrit dans un contexte plus large de réduction des subventions énergétiques, l’un des engagements pris par l'Égypte dans le cadre de l'expansion de son programme de prêt avec le FMI, qui s'élève désormais à 8 milliards de dollars depuis mars dernier. Toutefois, en raison des difficultés économiques persistantes, le gouvernement avait à plusieurs reprises repoussé ces hausses tarifaires ces dernières années.
Dans ce cadre, cette nouvelle mesure marque une étape importante dans les réformes économiques en cours en Égypte. Cependant, les conséquences pour la population, déjà sous pression en raison de l'inflation et de la dévaluation de la livre égyptienne, seront surveillées de près.