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En Australie, l’ombre de Trump flotte sur un scrutin décisif

En Australie, l’ombre de Trump flotte sur un scrutin décisif
07:10
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À la veille d’un scrutin décisif, le Premier ministre australien Anthony Albanese s’est aventuré sur le terrain électoral de son rival conservateur Peter Dutton, intensifiant ainsi une campagne marquée par les tensions économiques nationales et les incertitudes internationales liées à la politique étrangère américaine.

Dans un pays où le vote est obligatoire, près de 7 millions d’électeurs sur les 18 millions inscrits avaient déjà glissé leur bulletin dès vendredi, selon la Commission électorale australienne. Les sondages donnent une avance claire au Parti travailliste (centre gauche) d’Albanese face à la coalition libérale-nationale (conservatrice), bien que la perspective d’un gouvernement minoritaire reste plausible.

Durant cette campagne, les deux principaux camps ont mis l’accent sur la hausse du coût de la vie et les difficultés d’accès au logement. Toutefois, un élément extérieur a rapidement gagné du terrain : les retombées économiques de la diplomatie imprévisible de Donald Trump, notamment en matière de tarifs douaniers, sont devenues un point de crispation majeur pour les électeurs australiens.

Peter Dutton, qui dirige la coalition conservatrice, s’est efforcé de prendre ses distances avec toute comparaison à l’ancien président américain. Mais après avoir mené les sondages en début d’année, il a vu sa popularité chuter, en partie à cause de décisions controversées, comme sa tentative avortée d’interdire le télétravail pour les fonctionnaires. Les analystes estiment que si Trump n’est pas la cause principale du recul de Dutton, il a accentué la prudence des électeurs face aux changements trop radicaux.

Lors d’un dernier appel au vote, Anthony Albanese a martelé son message de stabilité : « En ces temps incertains, les Australiens peuvent avoir la certitude que les travaillistes ont un plan pour construire l’avenir. La coalition, elle, propose des coupes budgétaires et le chaos. » Il a également rejeté tout accord de gouvernement avec les partis minoritaires, contrairement à ce qui s’était produit lors du gouvernement minoritaire travailliste en 2010.

Peter Dutton, pour sa part, a joué la carte du mécontentement populaire en interrogeant les électeurs : « Êtes-vous mieux aujourd’hui qu’il y a trois ans ? » Il continue d’espérer une surprise similaire à celle de l’élection de 2019, où les conservateurs avaient déjoué les pronostics.

Les sondages les plus récents placent les travaillistes légèrement en tête : 53 % contre 47 % selon un sondage RedBridge-Accent publié jeudi, et 51,5 % contre 48,5 % selon une enquête Freshwater publiée vendredi. Parmi les sujets d’inquiétude évoqués par les électeurs : le projet de Dutton d’introduire l’énergie nucléaire dans un pays où celle-ci est encore interdite, ainsi que ses engagements à réduire les effectifs de la fonction publique et à affaiblir les politiques climatiques.

Anthony Albanese a conclu sa dernière journée de campagne par une tournée intense de plusieurs milliers de kilomètres, traversant le Queensland, la Tasmanie, le Victoria et la Nouvelle-Galles du Sud, dans une ultime tentative de convaincre les indécis qui pourraient faire basculer l’issue du vote.

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