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Crowdfunding, microfinance, banques participatives : 2024, l’année des alternatives ?
Le rapport annuel de supervision bancaire, présenté ce jeudi par Bank Al-Maghrib (BAM), dresse un état des lieux détaillé de l’évolution du système financier en 2024. Il en ressort une dynamique à double détente : d’un côté, le renforcement des fondamentaux bancaires traditionnels, et de l’autre, l’émergence progressive de dispositifs de financement alternatifs, comme la finance participative et le crowdfunding.
Une concentration bancaire stable, une bancarisation en hausse
Le secteur reste dominé par les trois grandes banques – Attijariwafa Bank, Banque Centrale Populaire et Bank of Africa – qui concentrent à elles seules 61,9 % du total des actifs bancaires. Une légère progression par rapport à 2023 (61,7 %), signe de la stabilité du leadership national.
En parallèle, la bancarisation gagne du terrain. Le nombre de guichets automatiques (GAB) a progressé de 86 unités pour atteindre 8.328. Le taux de bancarisation a ainsi grimpé de 54 à 58 %, soutenu par l’ouverture de 1,1 million de nouveaux comptes bancaires de particuliers. Au total, les comptes actifs s’élèvent désormais à 38,2 millions.
Des performances solides en matière de crédit et de dépôt
L’activité bancaire poursuit son expansion : les crédits à la clientèle ont progressé de 4,6 %, avec une hausse de 1,2 % pour les ménages et de 2,2 % pour les entreprises privées. Côté dépôts, la croissance atteint 9,2 %, pour un encours global de 1.275 MMDH.
Les dépôts à vue affichent une hausse notable de 11,1 %, tandis que les dépôts à terme augmentent de 4,7 % et les comptes sur carnet de 2,6 %. Résultat : le produit net bancaire (PNB) s’élève à 68 MMDH (+16 %), et le résultat net grimpe de 24,1 %, atteignant 15,7 MMDH.
Microfinance et finance participative : montée en puissance
Les activités de finance participative continuent leur développement. Les cinq banques de ce segment ont vu leur PNB bondir de 823 à 1.003 MDH (+29 %), avec un résultat net passant de 5 à 97 MDH en une seule année.
Le secteur de la microfinance confirme également sa vitalité : l’encours de crédit atteint 9,5 MMDH (+9,4 %), alors que les créances en souffrance diminuent de 8 %. Le résultat net agrégé du secteur s’établit à 248 MDH.
Crowdfunding : une infrastructure en gestation
Le rapport consacre un chapitre à part entière au développement du financement collaboratif. Si l’activité en est encore à ses débuts, les bases réglementaires et techniques ont été posées. À ce jour, trois plateformes sont agréées, dont une seule est opérationnelle. Celle-ci opère sur le segment du don, notamment au bénéfice d’associations agissant pour les personnes en situation de handicap.
Pour accompagner cette innovation, BAM a conçu un mécanisme spécifique : le compte centralisateur, qui permet la gestion sécurisée des flux entre les contributeurs, les plateformes et les établissements bancaires.
Ce cadre inclut également un système de suivi et de reporting transparent, avec des indicateurs publiés sur un portail dédié : nombre de projets financés, taux de participation, niveau d’exécution, etc.
Une ambition inclusive encore en construction
Encore embryonnaire, le crowdfunding est vu par BAM comme un futur levier d’inclusion financière. Le cadre est prêt, un opérateur est actif, mais l’écosystème reste à étoffer. Les mois à venir seront déterminants pour juger de la viabilité du modèle, et surtout de sa capacité à soutenir des projets citoyens et à élargir les canaux de financement disponibles.