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Gaza : Le Maroc cherche un cessez-le-feu en misant sur la diplomatie Trump

Vendredi 16 Mai 2025 - 09:30
Gaza : Le Maroc cherche un cessez-le-feu en misant sur la diplomatie Trump
Par: Naji khaoula
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Rabat s’active en coulisses pour plaider une désescalade à Gaza, profitant du retour de Donald Trump sur la scène diplomatique. Une initiative révélatrice d’un glissement régional vers une sortie de crise.

Alors que Donald Trump poursuit une tournée discrète dans les monarchies du Golfe, le Maroc intensifie ses efforts diplomatiques pour obtenir un cessez-le-feu à Gaza. En collaboration avec des acteurs régionaux comme l’Égypte, la Jordanie et l’Arabie saoudite, Rabat aurait engagé des discussions confidentielles avec l’équipe Trump, misant sur l’influence de l’ancien président américain pour infléchir la stratégie israélienne.

Selon un rapport récent de Chatham House, un centre d’analyse international basé à Londres, ces tractations s’inscrivent dans un consensus arabe naissant : sans arrêt des hostilités, aucune avancée diplomatique durable ne sera possible, que ce soit dans le cadre des Accords d’Abraham ou dans l’intégration de nouveaux pays comme la Syrie dans ce processus.

Une stratégie israélienne sous tension

Sur le terrain, la situation à Gaza reste figée depuis près de 600 jours. Les perspectives de paix sont faibles, d’autant que le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou reste fermement accroché à une ligne militaire. Son gouvernement, soutenu par des partis ultranationalistes, craint qu’un recul ne provoque une implosion de la coalition. Pourtant, les divisions internes s’accentuent, tant au sein de la classe politique qu’au sein de la population.

L’opinion israélienne en décalage

Une large majorité des Israéliens interrogés dans les sondages affirment désormais préférer un accord pour libérer les otages plutôt qu’une poursuite de l’offensive militaire. De plus, près des deux tiers de la population soutiennent une éventuelle normalisation avec Riyad, à condition que la guerre cesse. Ce décalage entre l’opinion publique et la ligne gouvernementale affaiblit la légitimité de la politique actuelle et ouvre la voie à de possibles alternatives internes.

Trump, un acteur inattendu de la désescalade

Autrefois aligné sans réserve sur les positions israéliennes, Donald Trump semble avoir évolué. Fatigué par ce qu’il qualifie en privé de « guerre sans fin », il adopterait aujourd’hui une posture plus nuancée. Le report d’une opération militaire israélienne dans le nord de Gaza, coïncidant avec sa visite dans la région, est interprété comme un signal de cette inflexion.

D’après Chatham House, cela reflète « une volonté croissante de Washington, même sous l’influence trumpiste, de ne plus suivre aveuglément Tel-Aviv ». Un retrait américain pourrait rebattre les cartes diplomatiques au Moyen-Orient.

Un isolement stratégique pour Israël ?

Si Israël persiste dans son option militaire, il risque de compromettre les négociations sur la libération des otages et de faire capoter toute initiative de normalisation avec les pays arabes. L’échec de ces pistes diplomatiques priverait l’État hébreu d’une solution régionale plus large, notamment sur la question palestinienne.

Chatham House souligne que « l’incapacité de Nétanyahou à ajuster sa politique à l’évolution du contexte diplomatique renforce son isolement international ». Même avec une majorité parlementaire confortable, les fissures dans sa coalition pourraient s’accentuer face à une opposition galvanisée par l’opinion publique.

Le Maroc dans un rôle de facilitateur

Le Maroc, déjà engagé dans les Accords d’Abraham, tente de se positionner en médiateur crédible. En misant sur Trump comme levier d’influence, Rabat espère faciliter une sortie de crise, tout en préservant ses alliances régionales et son image sur la scène internationale. Pour le royaume chérifien, pousser vers la désescalade à Gaza, c’est aussi affirmer sa place dans l’échiquier diplomatique du Proche-Orient.

Le conflit à Gaza n’est plus une simple affaire militaire. Il est devenu un test stratégique pour Israël, un enjeu diplomatique pour les pays arabes et une opportunité d’influence pour le Maroc. En pariant sur un Donald Trump plus pragmatique, Rabat espère faire émerger une solution politique à un conflit qui, s’il se prolonge, risque d’engloutir tous ses protagonistes dans un isolement de plus en plus coûteux.

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