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Grèves des Médecins : Crise Profonde dans la Santé Publique
Le Syndicat Indépendant des Médecins du Secteur Public (SIMSP) monte au créneau en annonçant une série de grèves et de manifestations. Ces actions, qui s’étaleront sur plusieurs semaines, visent à dénoncer la gestion jugée inadéquate du secteur de la santé publique par le gouvernement.
Depuis avril 2024, le SIMSP, après avoir privilégié le dialogue, déplore l'absence de résultats concrets dans les négociations avec les autorités. Le syndicat fustige les "dialogues stériles" menés avec le ministère de la Santé et accuse le gouvernement de ne pas respecter les engagements pris lors des accords signés en décembre 2023 et janvier 2024.
Une série de grèves pour dénoncer des promesses non tenues
Le SIMSP critique particulièrement l’accord de juillet 2024, qu’il considère comme imposé sans véritable concertation. Ce texte, selon eux, aurait exacerbé les tensions dans le secteur et fragilisé les droits des professionnels de santé. Parmi les points de discorde figurent le nouveau projet de statut de base, qui inclut des clauses jugées préjudiciables pour les médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes, ainsi que le manque de concertation sur des thèmes essentiels comme les horaires de travail, les gardes, la mobilité interne et les rémunérations.
Pour la première semaine de mobilisation, une grève nationale est prévue les 21 et 22 janvier 2025, épargnant uniquement les services d’urgence et de réanimation. La deuxième semaine verra une extension de ce mouvement avec trois jours de grève (28, 29 et 30 janvier). Enfin, la troisième semaine, surnommée « Semaine de la colère », comprendra des sit-in régionaux et provinciaux, la suspension des consultations dans les centres de diagnostic du 3 au 7 février, ainsi que le port de brassards noirs par les médecins.
Protestations continues et boycott d’activités
Le syndicat a également annoncé des formes de protestation continues : respect strict des normes scientifiques en matière de pratique médicale et de stérilisation (hors urgences), refus de délivrer des certificats de permis de conduire et autres attestations non urgentes, boycott des logiciels de gestion comme « Ousix », et suspension de certaines tâches administratives.
Le secrétaire général du SIMSP, El Mountadar Alaoui, a affirmé dans une déclaration que ces actions sont une réponse aux « initiatives inexistantes du ministère » pour répondre aux revendications des professionnels de santé. Il a précisé que les grèves ne constituent pas une fin en soi, mais une réaction nécessaire face à l’immobilisme de la tutelle.
Une crise aux répercussions nationales
Le syndicaliste a insisté sur le fait que cette crise dépasse les seuls médecins et concerne l’ensemble des professionnels du secteur de la santé. Le silence du ministère et son attitude de « laisser-faire » risquent, selon lui, d’aggraver la situation au détriment des patients.
Pour le SIMSP, les revendications portent sur des problématiques enracinées dans le système de santé marocain depuis des années. La balle est désormais dans le camp du gouvernement, dont l'inaction pourrait prolonger une crise affectant un secteur vital pour la population.
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