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L’inflation repart à la hausse aux États-Unis

18:18

L’inflation a légèrement accéléré en septembre aux États-Unis, atteignant 3 % sur un an, contre 2,9 % en août, selon les données publiées vendredi par le département du Travail américain. Ces chiffres, attendus avec plusieurs semaines de retard en raison de la paralysie budgétaire (shutdown) du gouvernement fédéral, confirment la persistance des tensions inflationnistes dans la première économie mondiale.

Sur un mois, les prix à la consommation ont progressé de 0,3 %, contre 0,4 % en août, une évolution légèrement inférieure aux attentes des analystes, qui anticipaient une hausse de 0,4 %. Ce ralentissement mensuel est principalement lié à la stabilisation des prix des biens de consommation, malgré la hausse des coûts de l’énergie.

L’inflation sous-jacente, qui exclut les composantes les plus volatiles telles que l’alimentation et l’énergie, a elle aussi ralenti, à 0,2 % sur un mois et 3 % sur un an, contre respectivement 0,3 % et 3,1 % le mois précédent.

Ce rapport, publié après un retard de plusieurs semaines, revêt une importance particulière : il constitue le seul indicateur macroéconomique officiel publié par l’État fédéral depuis le début du mois d’octobre, et sert de base à la revalorisation des pensions de retraite américaines.

Les marchés financiers attendaient ces données avec impatience. À Wall Street, les investisseurs y voient un signal déterminant pour les prochaines décisions de la Réserve fédérale (Fed), alors que la question d’une nouvelle baisse des taux d’intérêt divise les analystes.

« L’inflation reste clairement un sujet d’inquiétude, notamment face à la possible décision de la Fed de réduire de nouveau ses taux », explique Adam Sahran, analyste chez 50 Park Investment. Le Comité de politique monétaire (FOMC) doit en effet se réunir mardi et mercredi prochains, et les marchés anticipent une baisse de 0,25 point, qui placerait les taux directeurs entre 3,75 % et 4 %, selon les estimations de l’outil FedWatch du CME Group.

Pour Tim Urbanowicz, économiste chez Innovator Capital Management, la prudence reste de mise : « Nous devons voir l’inflation non seulement se stabiliser, mais reculer durablement pour justifier une baisse des taux. »

Si la tendance générale semble indiquer un retour progressif vers les objectifs de la Fed, la hausse persistante de certains postes comme l’énergie ou le logement pourrait compliquer la tâche de l’institution monétaire américaine, alors qu’elle cherche à concilier maîtrise de l’inflation et soutien à la croissance dans un contexte budgétaire et politique tendu.