La Jordanie en quête de soutien pour faire face à la crise des réfugiés syriens

Depuis le début de la crise syrienne en 2011, la Jordanie a accueilli plus d'un million de réfugiés, entraînant ainsi une pression considérable sur son économie, sa société et sa sécurité. En conséquence, le pays continue de collaborer avec des organisations internationales pour relocaliser certains de ces réfugiés dans d'autres nations, tout en réclamant un soutien accru pour partager cette responsabilité.

À ce jour, la Jordanie a besoin de près de 2 milliards de dollars pour financer son plan de réponse à la crise syrienne en 2024. Pourtant, seuls 133 millions de dollars ont été promis, ne couvrant que 7 % des besoins. Ce chiffre, significativement bas, constitue le plus faible volume de financement international pour les réfugiés syriens en Jordanie depuis le lancement de ce plan en 2015.

Par ailleurs, les conditions de vie des réfugiés, en particulier dans les camps d’Azraq et de Zaatari, se détériorent rapidement. Une récente évaluation de l'UNHCR montre que les taux de pauvreté dans les camps ont grimpé de 45 % à 67 %, accompagnés d'une dégradation marquée de la sécurité alimentaire. De plus, les réfugiés se tournent de plus en plus vers l'emprunt pour subvenir à leurs besoins quotidiens.

En parallèle, les répercussions économiques de la guerre en Gaza ajoutent une nouvelle couche de difficultés pour la Jordanie. Notamment, le secteur du tourisme, qui contribue à 15 % du PIB national, est durement touché. Dans ce contexte, la crise environnementale liée à la rareté des ressources en eau aggrave les tensions. Avec une consommation d'eau largement supérieure aux ressources renouvelables, la dégradation des terres et l'épuisement des nappes phréatiques menacent l'équilibre écologique du pays.

Face à ces défis, des initiatives locales et internationales tentent de soulager les communautés affectées. Anera, une organisation humanitaire, prévoit d’étendre son programme de jardins sur les toits à Amman-Est et dans le gouvernorat de Zarqa. Ce projet, visant à renforcer la sécurité alimentaire, permettra à de nombreuses familles, en particulier celles dirigées par des femmes, de générer des revenus en vendant les excédents de production. Par ailleurs, Anera soutient les réfugiés syriens atteints de maladies chroniques en leur fournissant des médicaments essentiels.

En dépit de ces efforts, la situation reste critique. Les réfugiés syriens, confrontés à des niveaux élevés de dépression, d'anxiété et de stress, voient leurs conditions de vie se détériorer, notamment dans les camps. Ainsi, la Jordanie continue d’appeler à une solidarité internationale renforcée pour répondre à ces défis pressants.