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Le Canada interdit l’entrée du groupe de rap nord-irlandais Kneecap

Samedi 20 - 08:34

Le gouvernement canadien a annoncé vendredi avoir interdit l’accès à son territoire au groupe de rap nord-irlandais Kneecap, dont plusieurs concerts étaient programmés le mois prochain. Les autorités accusent le trio d’avoir exprimé publiquement son soutien à des organisations considérées comme terroristes, en l’occurrence le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien.

Sur X, Vince Gasparro, responsable gouvernemental en charge de la lutte contre la criminalité, a justifié cette décision par la volonté d’empêcher la propagation « de la violence et de la haine ». Selon lui, la glorification d’organisations terroristes ou l’usage de symboles haineux dirigés contre la communauté juive ne relèvent pas de la liberté d’expression et ne seront pas tolérés au Canada.

Kneecap, de son côté, a rejeté catégoriquement ces accusations, les qualifiant de « fausses et profondément malveillantes ». Le groupe a indiqué envisager une action en justice et a affirmé qu’il ne se laisserait pas « réduire au silence », réaffirmant sa volonté de dénoncer ce qu’il appelle « le génocide commis par Israël » à Gaza.

L’affaire survient alors que l’un des membres du trio, Liam O’Hanna, dit Mo Chara, est visé par une enquête antiterroriste au Royaume-Uni. En novembre 2024, il avait brandi un drapeau du Hezbollah lors d’un concert à Londres et scandé des slogans en faveur du Hamas et du Hezbollah. Sa prochaine comparution devant la justice britannique est attendue fin septembre.

Cette polémique s’ajoute à une série de restrictions déjà subies par le groupe. L’été dernier, plusieurs de leurs concerts ont été annulés en Allemagne et en Autriche, tandis qu’ils ont été interdits d’entrée en Hongrie et ont renoncé à une tournée aux États-Unis.

Fondé en 2017, Kneecap s’est imposé sur la scène musicale par son usage du gaélique et ses textes engagés en faveur de la réunification de l’Irlande. Leur nom, qui signifie « rotule » en anglais, fait référence à une pratique violente utilisée durant le conflit nord-irlandais, consistant à tirer sur les genoux des victimes.