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Le Mali ferme ses établissements scolaires face à la crise du carburant
Le gouvernement malien a annoncé la fermeture temporaire des écoles et universités jusqu’au 9 novembre, en raison d’une pénurie de carburant qui entrave le déplacement des élèves, enseignants et personnels administratifs. Cette mesure exceptionnelle concerne l’ensemble du territoire et touche des centaines de milliers d’élèves, dans un pays où l’accès à l’éducation est déjà fortement fragilisé par l’insécurité.
Selon le ministère de l’Éducation, la crise actuelle complique non seulement les trajets quotidiens, mais perturbe également les cantines scolaires, les transports et l’organisation même des programmes pédagogiques. Le ministre Amadou Sy Savané a assuré que les autorités « mettent tout en œuvre » pour permettre une reprise normale des cours le 10 novembre, tout en reconnaissant la gravité de la situation.
Cette pénurie découle d’attaques répétées menées par le groupe djihadiste JNIM, affilié à Al-Qaïda, contre des camions-citernes en provenance du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Ces opérations ont provoqué la fermeture de nombreuses stations-service et ralenti l’activité économique dans plusieurs villes, dont Bamako, Mopti, Ségou et San. L’approvisionnement en électricité, majoritairement thermique, est également perturbé, obligeant certaines zones à se contenter de seulement six heures de courant par jour, tandis que le gaz butane se fait rare et coûteux.
La crise survient dans un contexte éducatif déjà vulnérable. Dans le Sahel central, près de 40 % des enfants d’âge primaire ne sont pas scolarisés, selon la Banque mondiale, et plus de 11 000 écoles ont dû fermer en raison des conflits. Plusieurs organisations internationales alertent depuis des années sur les attaques, menaces et réquisitions d’établissements scolaires par des groupes armés. Dans certaines zones, l’enseignement en français, la mixité ou même le port de l’uniforme sont interdits, laissant les enfants exposés au recrutement forcé, au travail précoce ou au mariage anticipé.
Pour réduire sa dépendance énergétique, le Mali mise sur un accord avec la Russie visant à importer jusqu’à 200 000 tonnes de produits pétroliers. Toutefois, sans sécurisation durable des routes et diversification des sources d’énergie, le pays reste vulnérable à de nouvelles perturbations pouvant affecter durablement l’éducation, pilier essentiel de son avenir.
