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Le Maroc ouvre son marché à l'huile d'olive brésilienne face à la sécheresse locale
Le Maroc, l’un des plus grands producteurs d’huile d’olive au monde, a pris une décision stratégique en autorisant l’importation d’huile d’olive brésilienne pour 2024. Cette ouverture, facilitée par une exonération de la TVA sur un quota de 10.000 tonnes, intervient dans un contexte difficile marqué par des conditions climatiques extrêmes affectant la production locale d’huile d’olive.
En effet, après plusieurs années de sécheresse persistante, l’oléiculture marocaine a subi un coup dur, avec des rendements de récolte bien inférieurs à la normale. En réponse à cette situation, le gouvernement marocain a accepté d’importer de l’huile d’olive en provenance du Brésil, un pays qui, bien que relativement jeune dans la production d’huile d’olive, a su développer son secteur. Toutefois, malgré ces progrès, le Brésil n’a pas encore atteint une production suffisante pour couvrir entièrement sa propre demande.
Le Brésil, qui a investi massivement dans ses oliveraies ces dernières années, bénéficie aujourd’hui de la confiance du gouvernement marocain. En effet, ce dernier a approuvé un quota d’importation exonéré de TVA, permettant ainsi l’entrée de 10.000 tonnes d’huile d’olive vierge et extra-vierge brésilienne jusqu’à la fin de l’année 2024. Cette mesure vise à compenser les pénuries locales tout en diversifiant les sources d’approvisionnement.
Ce partenariat entre le Brésil et le Maroc, bien que surprenant au premier abord, s’inscrit dans un cadre de collaboration agricole qui s’est intensifié ces dernières années. Le Maroc, dont la production d’huile d’olive représente une part significative de l’économie agricole, doit faire face à une conjoncture difficile. Selon Ellen Elizabeth Laurindo, attachée agricole à l'ambassade du Brésil à Rabat, les sécheresses des six dernières années ont particulièrement affecté les oliviers marocains, entraînant des pénuries et des hausses de prix.
Outre l’huile d’olive, le Maroc a également facilité l’entrée de produits agricoles brésiliens dans son marché. En septembre 2024, le pays a autorisé l’importation de drêches de distillerie (DDG) brésiliennes et, en octobre, il a supprimé la TVA sur l’importation de viandes diverses, y compris bovine, ovine, caprine et cameline, dans une démarche visant à renforcer les relations commerciales entre les deux nations. Ces mesures font écho à un partenariat solide, avec un commerce agricole qui a atteint 1,23 milliard de dollars en 2023, dont 903 millions de dollars d’exportations brésiliennes vers le Maroc entre janvier et septembre 2024.
L'impact de cette ouverture ne se limite pas aux exportations d’huile d'olive. Le Brésil, avec son marché en pleine croissance, pourrait devenir un fournisseur clé pour d'autres secteurs agricoles marocains, d’autant plus que la production locale peine à faire face à des défis climatiques de plus en plus fréquents.
Enfin, le gouvernement marocain a d’ores et déjà fixé les quotas pour 2025 : 20.000 tonnes d’huile d’olive brésilienne pourront entrer dans le pays, dans la même logique de soutien à un marché local fragilisé par des conditions météorologiques défavorables. Cette initiative démontre la flexibilité du Maroc face aux défis climatiques et sa volonté d’assurer la stabilité de son marché alimentaire tout en diversifiant ses sources d’approvisionnement.
Ainsi, bien que le Maroc reste un acteur majeur de la production mondiale d’huile d’olive, cette décision marque un tournant dans sa politique commerciale, cherchant à sécuriser l'approvisionnement en matières premières agricoles tout en consolidant ses liens avec le Brésil, un partenaire stratégique en pleine émergence.