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Population : la France bascule vers un excès de décès sur les naissances
Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la France pourrait enregistrer un solde naturel de population négatif sur l’ensemble de l’année 2025. Une bascule démographique majeure, révélée vendredi par les dernières données publiées par l’Insee, qui constate déjà un excès de décès par rapport aux naissances sur les six premiers mois de l’année.
Entre janvier et juin, 330.999 décès ont été enregistrés en France, contre 317.340 naissances, soit un déficit de 13.659 personnes. Ce déséquilibre est la conséquence conjuguée d’une baisse continue de la natalité et d’une hausse progressive de la mortalité. Deux dynamiques structurelles qui semblent s’inscrire dans la durée.
La baisse des naissances, de l’ordre de -2,2 % par rapport au premier semestre 2024, s’explique principalement par une chute de la fécondité. Celle-ci résulte de plusieurs facteurs identifiés par les démographes : précarité professionnelle, changement des aspirations familiales, inquiétudes écologiques ou encore augmentation des cas d’infertilité.
Parallèlement, les décès ont progressé de 2,5 % au premier semestre 2025. Cette hausse est en grande partie attribuée au vieillissement de la population, et plus précisément à l’entrée dans des âges de forte mortalité des générations issues du baby-boom de l’après-guerre.
En mai dernier déjà, le solde naturel était devenu négatif sur douze mois glissants, avec 1.500 décès de plus que de naissances. Il était brièvement repassé dans le vert en juin, mais la tendance globale reste orientée vers un recul démographique inédit.
L’Insee n’avance pas de prévisions définitives mais admet que « un solde négatif est de l’ordre du possible » pour 2025. Un constat que partage Didier Breton, professeur de démographie à l’Université de Strasbourg, pour qui « la France va peut-être franchir une barrière symbolique ». Selon lui, cette évolution place désormais le pays dans la même trajectoire que la majorité de ses voisins européens.
En effet, selon les données d’Eurostat, seuls six pays de l’Union européenne affichaient encore un solde naturel positif en 2024 : Chypre, l’Irlande, le Luxembourg, Malte, la Suède… et la France. Le Danemark était stable, tandis que tous les autres États membres enregistraient un déficit naturel.
Si la France franchit ce cap historique, elle rejoindra donc une tendance continentale marquée par le vieillissement généralisé des populations et un recul progressif du renouvellement naturel. Un enjeu démographique majeur, qui pourrait peser à moyen terme sur les politiques publiques, les systèmes de retraite et les équilibres sociaux du pays.