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Le marché marocain de l’IA en gestation malgré l’envolée mondiale
Au Maroc, l’intelligence artificielle (IA) ne bouleverse pas encore le paysage de l’emploi. Tandis que le reste du monde observe une explosion des recrutements et une revalorisation rapide des salaires pour les profils spécialisés, le Royaume semble avancer à pas mesurés. Peu d’offres ciblent aujourd’hui les experts en IA, même si les premiers signes d’un changement à venir se dessinent déjà dans les grilles salariales et les trajectoires professionnelles individuelles.
Les grandes entreprises de recrutement, à l’image de Maroc Force Emploi (MFE) ou Digiware, confirment que les demandes spécifiques aux profils IA restent rares. « Nous recevons des besoins pour des développeurs et des informaticiens, mais pas encore pour des spécialistes en intelligence artificielle », constate Khadija Tamda, dirigeante de MFE. Une tendance corroborée par Digiware, pourtant centrée sur l’IT : les offres reçues restent très limitées, même si quelques ingénieurs data ont été recrutés, ici et là, au sein de petites équipes.
Là où le changement s’opère plus nettement, c’est sur le terrain de la rémunération. Les profils spécialisés en data et IA bénéficient déjà d’un traitement différencié. Un ingénieur data, même avec peu d’années d’expérience, peut espérer un salaire de 14 000 à 18 000 dirhams, là où un développeur classique plafonne souvent à 8 000 ou 10 000. Une différence qui n’est pas seulement liée à l’ancienneté, mais surtout à la rareté des compétences et à la spécialisation.
« Il faut six ans à un profil IT traditionnel pour atteindre ce que gagne un data engineer après seulement quatre ans d’expérience », souligne un responsable de Digiware. L’écart moyen entre un profil IA et un profil IT classique varie entre 20 et 30 %, un différentiel qui attire de plus en plus de candidats vers les compétences data.
Face à cette réalité, les professionnels de l’IT commencent à se positionner. Environ 30 % d’entre eux intégreraient désormais des compétences IA à leur parcours. La tendance ne concerne plus uniquement les techniciens : des cadres issus de la finance, du contrôle de gestion, ou encore de l’audit, s’initient à l’IA via des formations courtes ou en ligne, anticipant l’évolution rapide du marché.
Pour autant, les cabinets de recrutement gardent une posture discrète. « Ce sont les candidats qui se forment d’eux-mêmes. Nous, on ne les incite pas à aller vers l’IA. On répond juste aux besoins exprimés par les clients », précise Digiware.
Le marché marocain semble donc encore en phase de gestation. L’intelligence artificielle commence à se faire une place dans les trajectoires individuelles, mais tarde à s’imposer dans les stratégies RH des entreprises. Le potentiel est là, les rémunérations donnent le ton, mais le véritable basculement reste à venir.