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Microfinance au Maroc : une dynamique en progression malgré des défis persistants
Le secteur marocain du micro-crédit poursuit sa croissance, confirmant son rôle essentiel dans le soutien aux très petites entreprises et aux populations exclues du système bancaire classique. Selon le dernier rapport sur la supervision bancaire publié par Bank Al-Maghrib (BAM), l'encours brut des micro-crédits a atteint 9,5 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2024, enregistrant une progression de 9,4%, contre 4,2% l’année précédente.
Cette performance s’explique en grande partie par l’activité des quatre principales associations de microfinance du pays, qui concentrent à elles seules plus de 98% de l’offre globale de crédit. L’orientation des financements reste très marquée en faveur de la micro-entreprise, qui capte 88% des crédits octroyés, contre 87% en 2023. L’habitat social représente, quant à lui, 11% de l’encours, en légère baisse par rapport à l’année précédente.
La répartition géographique des prêts montre une stabilité en faveur des zones urbaines, qui concentrent 83% des crédits. En parallèle, les prêts individuels dominent le portefeuille, représentant 89% du total des crédits accordés.
Une amélioration de la qualité du portefeuille
Signe encourageant, le volume des créances en souffrance est en baisse. Il s’établit à 452 millions de dirhams (MDH), soit un recul de 8% sur un an. Le taux de risque est ainsi passé de 5,6% en 2023 à 4,7% en 2024. Cette amélioration résulte à la fois d'une meilleure qualité du portefeuille et d’opérations de radiation comptable des créances irrécouvrables. Le taux de couverture par provisions a également légèrement progressé, atteignant 84%.
Du côté des ressources, les institutions de microfinance demeurent largement dépendantes des banques locales, qui représentent 94% de leur endettement bancaire. Ce dernier est resté stable à 6,1 MMDH, après une hausse significative de 13% en 2023. Par ailleurs, les créances sur les établissements de crédit et assimilés – essentiellement des dépôts – ont bondi de 36% pour atteindre 315 MDH.
Des résultats contrastés
Les fonds propres du secteur ont connu une progression notable de 9,7%, pour s'établir à 2,83 MMDH, représentant 26% du total-passif des institutions. Cette évolution s’est accompagnée d’un résultat net globalement positif de 248 MDH à fin 2024, en forte hausse par rapport au bénéfice de 66 MDH enregistré en 2023.
Cependant, tous les acteurs ne partagent pas la même dynamique. Six associations de petite taille ont enregistré des pertes, traduisant la fragilité persistante d’une partie du tissu institutionnel de la microfinance au Maroc.
Malgré ces disparités, le secteur du micro-crédit continue de jouer un rôle crucial dans l’inclusion financière et le développement économique local, en particulier dans les régions où l'accès au financement traditionnel reste limité. Les efforts de régulation, conjugués à une professionnalisation croissante des opérateurs, semblent porter leurs fruits, annonçant de bonnes perspectives pour les années à venir.