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Pourquoi « AI slop » est devenu le mot emblématique de 2025

Vendredi 26 - 17:07
Pourquoi « AI slop » est devenu le mot emblématique de 2025

Chaque année, les dictionnaires scrutent les usages linguistiques pour identifier le mot qui reflète le mieux les préoccupations collectives. En 2025, le choix opéré par Merriam-Webster dépasse la simple tendance lexicale. En consacrant l’expression AI slop comme mot emblématique de l’année, le dictionnaire met des mots sur un malaise numérique désormais largement partagé.

L’expression, volontairement péjorative, désigne la prolifération de contenus générés par intelligence artificielle jugés pauvres, répétitifs ou trompeurs. À l’origine, le terme slop renvoie à une bouillie informe ou à des déchets sans valeur. Transposé au numérique, il qualifie une masse croissante de textes, d’images et de vidéos produits automatiquement, souvent sans intention éditoriale claire ni exigence de qualité.

Dans les usages quotidiens, l’AI slop se manifeste sous de multiples formes : faux profils sur les réseaux sociaux, images spectaculaires mais irréalistes, vidéos virales dénuées de sens, recettes improbables, ou encore articles générés à la chaîne pour occuper l’espace des moteurs de recherche. Si certaines créations amusent par leur absurdité, la majorité participe surtout à une saturation des flux d’information.

Cette explosion du contenu automatisé repose sur une logique économique simple. Les outils d’intelligence artificielle permettent de produire vite, à très faible coût, et en volumes quasi illimités. L’objectif n’est plus toujours d’informer ou de créer, mais de capter l’attention des algorithmes de recommandation et de référencement, au détriment de la valeur éditoriale.

Le phénomène s’est accéléré avec la démocratisation d’outils comme ChatGPT, Midjourney, Sora ou Google Gemini. En parallèle, les grandes plateformes sociales – TikTok, Instagram, YouTube ou Pinterest – sont devenues des terrains privilégiés pour cette production de masse.

Certaines plateformes reconnaissent désormais les limites du modèle. Pinterest a introduit des options permettant de réduire l’exposition aux contenus générés par IA, tandis que TikTok affirme avoir renforcé l’étiquetage des vidéos automatisées. Malgré ces ajustements, le flux ne cesse de croître, porté par des incitations algorithmiques toujours favorables au volume.

Au-delà de la simple fatigue des utilisateurs, un risque structurel se dessine. Les modèles d’intelligence artificielle étant entraînés sur les données disponibles en ligne, un web saturé de contenus de faible qualité pourrait nourrir les futures générations d’IA, entraînant un appauvrissement progressif des résultats. Un cercle vicieux dans lequel le web finirait par se recycler lui-même, au détriment de la diversité et de la fiabilité de l’information.

En consacrant AI slop comme mot de l’année, Merriam-Webster ne se contente pas d’observer une évolution linguistique. Le dictionnaire acte une prise de conscience collective : celle d’un web en tension, partagé entre automatisation massive et quête de sens. Un signal fort, à l’heure où la qualité du contenu redevient un enjeu central, tant pour les internautes que pour le référencement et la crédibilité des médias numériques.



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