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Redéploiement sidérurgique mondial : le Maroc sur les radars de Worldsteel
Face à un secteur sidérurgique mondial en surcapacité chronique, l’Association mondiale de l’acier (Worldsteel) envisage un possible redéploiement de la production vers certains marchés émergents. Le Maroc figure parmi les destinations citées, aux côtés du Mozambique et de la Birmanie, comme terre d’accueil potentielle pour une sidérurgie en mutation, marquée par un recentrage stratégique des États sur leur souveraineté industrielle.
Quand la rentabilité cède le pas à la souveraineté
Lors du Forum mondial sur la dynamique de l’acier organisé récemment à New York, Edwin Basson, directeur général de Worldsteel, a dressé un constat sans détour : les logiques purement économiques qui régissaient autrefois la répartition des capacités de production ne sont plus suffisantes pour expliquer l’évolution du secteur.
« Il y a quelques années, j’aurais pensé que les pressions environnementales et économiques allaient suffire à réduire les excédents. Mais la tendance actuelle montre que de nombreux États préfèrent maintenir coûte que coûte leur outil sidérurgique, quitte à en reprendre le contrôle », a-t-il affirmé.
Cette volonté de nationalisation, déjà perceptible au Royaume-Uni et dans plusieurs pays européens, traduit un changement de paradigme : la priorité n’est plus seulement donnée à la rentabilité, mais aussi à la sécurité industrielle, à la relocalisation des chaînes de valeur, et à la préservation de l’emploi. Un tournant qui pourrait jouer en faveur des pays en développement capables d’accueillir des unités de production stratégiques.
Le Maroc, un terrain fertile pour un nouvel élan industriel
Dans ce contexte, le Maroc apparaît comme un candidat de choix pour capter une partie de ce redéploiement. Disposant d’un tissu industriel en développement et d’une stratégie affirmée de montée en gamme, le Royaume bénéficie également de sa position géographique avantageuse et de ses ambitions en matière d’énergies renouvelables.
À l’heure où les pays avancés se heurtent à des contraintes réglementaires et énergétiques, le Maroc pourrait offrir un environnement plus souple et propice à l’implantation de nouveaux projets sidérurgiques. Le pays a déjà amorcé sa transition industrielle, notamment dans l’automobile et l’aéronautique, et pourrait tirer parti d’un transfert de technologies et de compétences pour structurer un secteur sidérurgique plus moderne et durable.
Une transition technologique sous contrainte
Malgré les ambitions de décarbonation du secteur, Worldsteel estime que la moitié de la production mondiale continuera à dépendre des hauts-fourneaux dans les deux prochaines décennies. Le manque de ferraille disponible, ainsi que les limitations actuelles du fer pré-réduit de qualité, freinent un basculement rapide vers des alternatives plus écologiques.
Certaines régions, comme la Scandinavie, ont su combiner ressources naturelles, énergie propre et infrastructures adaptées pour développer une sidérurgie bas-carbone. Mais dans d'autres zones, notamment au sud de l’Europe et dans certaines parties de l’Afrique, les défis énergétiques et logistiques sont encore majeurs.
Dans ce paysage fragmenté, le Maroc devra concilier ses ambitions industrielles avec les exigences écologiques croissantes. Des investissements ciblés, une politique énergétique claire et un cadre incitatif seront indispensables pour convaincre les acteurs internationaux de miser sur le Royaume.
Le redéploiement de la sidérurgie mondiale pourrait offrir au Maroc une opportunité stratégique pour se positionner en tant que hub industriel régional. Encore faut-il que le pays anticipe les mutations en cours, en alignant ses priorités économiques, énergétiques et environnementales. Car dans la nouvelle donne sidérurgique mondiale, ce ne sont plus uniquement les chiffres qui dictent les décisions, mais aussi la capacité des nations à maîtriser leur destin industriel.
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