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Syrie : Les jihadistes avancent vers Alep, bombardée, plus de 240 morts

Syrie : Les jihadistes avancent vers Alep, bombardée, plus de 240 morts
19:12
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Le nord-ouest de la Syrie est à nouveau le théâtre de violents combats, alors que des groupes jihadistes et leurs alliés intensifient leur offensive contre les forces gouvernementales. Ce vendredi, les jihadistes ont fait un pas de plus vers la grande ville d'Alep, marquée par de lourds bombardements qui ont fait plus de 240 morts depuis le début des hostilités, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

Une avancée fulgurante

Depuis mercredi, des groupes tels que Hayat Tahrir al-Sham (HTS), anciennement branche syrienne d'Al-Qaïda, ont mené une offensive contre le régime de Bachar al-Assad, soutenu par ses alliés, notamment la Russie et l'Iran. Ces combats ont permis aux jihadistes de prendre le contrôle de dizaines de localités et de se rapprocher dangereusement de la deuxième ville syrienne, Alep.

Selon l'OSDH, environ 50 localités sont tombées entre les mains des insurgés en quelques jours, tandis que les pertes humaines sont déjà très élevées. Les affrontements, les frappes aériennes et les attaques d'artillerie ont fait plus de 240 morts, dont 24 civils. Parmi eux, 19 ont été tués dans des frappes aériennes russes, dirigées contre des zones rebelles, un indice supplémentaire de l'intensification de la violence.

La bataille pour Alep : une menace directe

Alep, qui a été en grande partie sous le contrôle du régime syrien ces dernières années, se trouve désormais sous la menace directe des jihadistes. Des combats intenses ont été signalés vendredi à proximité de la ville, et selon des informations de l'AFP, les rebelles se trouvent à environ deux kilomètres des premières zones urbaines d’Alep.

Les frappes ont également touché des cibles stratégiques à l’intérieur de la ville, dont une résidence universitaire où quatre civils ont perdu la vie. L'attaque a semé la panique parmi les habitants d'Alep, ville meurtrie par les bombardements des années passées et toujours marquée par les cicatrices de la guerre civile syrienne.

Des questions sur les alliés du régime

L’évolution de la situation soulève des interrogations, notamment sur la capacité de l’armée syrienne à résister à cette offensive, malgré le soutien aérien russe. Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, a souligné l’étrangeté de la situation, se demandant si les forces du régime ne dépendaient pas davantage du Hezbollah libanais, désormais occupé par la guerre avec Israël.

Le soutien militaire de l’Iran aux troupes syriennes reste également crucial, bien qu'un général des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne, ait été tué dans les combats jeudi. Ce décès témoigne de l’engagement de Téhéran sur le terrain, malgré les multiples fronts ouverts dans la région.

La coupure de routes vitales

Dans un développement stratégique majeur, les forces jihadistes ont réussi à couper des routes vitales reliant Alep à d’autres régions. La fermeture de la route menant à Damas prive ainsi le régime d’un axe clé de ravitaillement. De plus, le contrôle de l’intersection reliant Alep à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne, permet aux insurgés d'isoler davantage le bastion gouvernemental.

La bataille pour Alep pourrait marquer un tournant décisif dans le conflit syrien, avec des enjeux militaires, géopolitiques et humanitaires de taille. La communauté internationale reste attentive aux développements de cette guerre, tandis que les civils continuent de souffrir des conséquences de ce conflit sans fin.

 


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