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Syrie : une explosion meurtrière frappe une mosquée alaouite à Homs
Une explosion survenue vendredi à l’intérieur d’une mosquée située dans un quartier alaouite de la ville de Homs, au centre de la Syrie, a fait au moins six morts et plusieurs blessés, selon un bilan provisoire communiqué par les autorités syriennes. Le drame s’est produit en pleine prière du vendredi, plongeant le quartier dans la stupeur et la peur.
D’après le ministère syrien de l’Intérieur, l’explosion a visé la mosquée Ali Ben Abi Taleb, située dans la rue Al-Khadri, au cœur du quartier de Wadi al-Dahab. Le nouveau bilan fait état de six personnes tuées et de 21 blessés, alors qu’un premier décompte évoquait trois morts. Les services de sécurité ont immédiatement bouclé la zone, tandis que les ambulances évacuaient les victimes vers les hôpitaux de la ville.
Les circonstances exactes de l’explosion demeurent floues. Une enquête a été ouverte afin d’en déterminer l’origine, a indiqué l’agence officielle Sana. De son côté, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a précisé qu’il était encore trop tôt pour établir s’il s’agissait d’un attentat suicide ou de l’explosion d’un engin placé à l’intérieur de l’édifice religieux. Une source de sécurité locale a toutefois évoqué la possibilité d’un dispositif explosif dissimulé dans la mosquée.
Sur place, la scène était marquée par le chaos. Un habitant du quartier, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a décrit une « forte explosion » suivie d’un mouvement de panique généralisé. « Personne n’ose sortir de chez soi, on entend seulement les sirènes des ambulances », a-t-il confié. Des images diffusées par Sana montrent des dégâts importants à l’intérieur de la mosquée : un mur éventré, de la fumée noire et des tapis ainsi que des livres de prière éparpillés au sol.
La ville de Homs, majoritairement sunnite, compte plusieurs quartiers habités par la minorité alaouite. Cette communauté, dont est issu l’ancien président Bachar al-Assad, traverse une période de grande insécurité depuis sa chute en décembre 2024, à la suite de son renversement par une coalition de groupes rebelles islamistes sunnites désormais au pouvoir.
Depuis ce changement politique majeur, les alaouites ont été la cible de multiples violences. Selon une commission d’enquête nationale, plus de 1.400 membres de cette minorité ont été tués lors d’affrontements survenus en mars dernier dans l’ouest du pays entre les forces de sécurité et des groupes restés fidèles à l’ancien régime. L’OSDH avance, pour sa part, un bilan encore plus lourd, évoquant plus de 1.700 victimes, en majorité alaouites.
L’explosion de Homs ravive ainsi les craintes d’une spirale de violences confessionnelles dans une Syrie déjà fragilisée par des années de conflit et par une transition politique encore instable.
