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Tensions persistantes autour de la hausse des prix des œufs
Pendant le mois de Ramadan, certains aliments deviennent incontournables sur les tables du ftour et du shour. Parmi eux, l’œuf occupe une place de choix, connaissant un pic de demande durant cette période. Ce phénomène, observé également durant l’été, s’accompagne inévitablement d’une hausse des prix. Une flambée qui suscite la discorde entre producteurs et commerçants, ces derniers accusant les premiers de marges excessives.
Un différend sur les coûts de production
L’Association nationale des commerçants et distributeurs d’œufs dénonce un coût de production estimé entre 0,60 et 0,70 dirham, alors que le prix de vente à la ferme dépasse 1,45 dirham. Depuis plus d’un an, les prix n’ont jamais chuté sous la barre de 1,10 dirham. Selon l’association, la marge des distributeurs oscille entre 4 et 5 centimes, transport inclus, alors que celle des producteurs ne dépasserait pas 3 centimes.
Les professionnels du secteur réfutent ces accusations et insistent sur la stabilité relative des prix, malgré un contexte défavorable marqué par la cherté des intrants et la rareté de l’eau. « Le Maroc propose les prix les plus bas sur le marché mondial. Aux États-Unis, un œuf coûte plus de 10 dirhams ! Les éleveurs font un effort colossal pour maintenir la production et anticipent les pics de consommation pour assurer un approvisionnement suffisant », affirme Youssef Alaoui, président de la FISA.
Une fixation des prix influencée par Casablanca
Le marché casablancais détermine les prix à l’échelle nationale, et le coût de revient varie entre 0,90 et 1,10 dirham selon le calibre. Actuellement, le prix d’un œuf gros calibre en sortie de ferme s’établit à 1 dirham, tandis que le tarif au détail oscille entre 1,50 et 2 dirhams, notamment dans les grandes surfaces. Pour les professionnels, la spéculation explique en grande partie ces fluctuations.
Malgré des signes de repli des prix, les producteurs peinent à répondre aux injonctions des pouvoirs publics visant une baisse des tarifs. « La flambée des coûts des intrants et le manque de ressources hydriques rendent impossible toute réduction de prix », prévient Alaoui. L’incertitude plane également sur l’impact à venir du dessalement de l’eau, un projet jugé nécessaire mais dont le coût inquiète les acteurs du secteur.
Une production avicole en pleine mutation
D’après les données provisoires de 2024, la consommation annuelle d’un Marocain s’établit à 171 œufs, plaçant le pays dans la moyenne mondiale. La production avicole affiche une progression notable avec une hausse de 4 % pour la viande de poulet (582.000 tonnes) et de 13 % pour la viande de dinde (152.000 tonnes). Les poussins chair ont atteint 486 millions d’unités (+1 %), tandis que les dindonneaux ont progressé de 4 %.
En revanche, la production de poussins ponte a reculé de 8 %, alors que la consommation globale a grimpé de 4 %, atteignant 5,5 milliards d’unités. Le secteur traditionnel a, quant à lui, produit 50.000 tonnes de viande et 800 millions d’œufs.
Les importations de dindonneaux chair ont explosé de 386 % en un an, tandis que celles des poussins reproduction chair et ponte ont respectivement progressé de 13 % et 31 %. À l’inverse, les importations d’œufs à couver poulet de chair ont chuté de 78 %. Côté exportations, les poussins chair affichent une hausse spectaculaire de 125 %, et les œufs à couver de chair augmentent de 15 %. En revanche, les exportations de viandes et d’œufs de consommation ont reculé respectivement de 24 % et 39 %.
Un secteur en pleine tension économique
Sur l’année écoulée, les prix de la viande ont augmenté (+9 % pour le poulet, +8 % pour la dinde), contrairement à ceux des œufs, en repli de 6 %. Les investissements dans le secteur s’élèvent à 14,3 milliards de dirhams (+1 %), tandis que le chiffre d’affaires atteint 45 milliards de dirhams (+8 %). Le secteur génère 156.000 emplois directs (+4 %) et 359.000 emplois indirects.
Alors que le Ramadan tire à sa fin, les tensions entre producteurs et commerçants persistent, reflétant des enjeux plus larges liés à l’inflation et à la régulation des prix des denrées alimentaires. Reste à savoir si des mesures seront mises en place pour apaiser cette guerre des déclarations et stabiliser durablement le marché des œufs au Maroc.
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