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Transition démographique : le HCP met en garde contre le déficit d’anticipation
Le Maroc fait face à une transition démographique profonde, marquée par une baisse de la fécondité, un vieillissement progressif de la population et une urbanisation galopante. Des dynamiques complexes, qui appellent à une révision sérieuse des politiques publiques, selon le Haut-Commissaire au Plan, Chakib Benmoussa.
Intervenant lors d’un événement organisé mercredi par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) au Maroc et le Haut-Commissariat au Plan (HCP) à l’occasion de la Journée mondiale de la population, célébrée le 11 juillet, le responsable a mis en garde contre les discours simplistes sur les enjeux démographiques, appelant à une lecture « raisonnée et fondée sur les données ». La rencontre, a permis de présenter le rapport 2025 sur l’état de la population mondiale, centré cette année sur la notion de libre arbitre en matière de procréation.
Des mutations structurelles
S’appuyant sur les premiers résultats du RGPH 2024, Benmoussa a souligné l’émergence de contrastes territoriaux et sociaux importants. Certes, des progrès sont enregistrés sur le plan de l’éducation, notamment chez les filles, et de la réduction de la pauvreté, mais des inégalités régionales subsistent. Le recul du nombre d’enfants dans les tranches d’âge les plus jeunes posera de nouveaux défis, en particulier en milieu rural, avec des écoles à faible effectif dont il faudra repenser le modèle.
Dans les villes, la forte pression démographique rend plus urgente que jamais l’anticipation en matière de services publics, de transport et de logement. Le Haut-Commissaire a estimé que l’urbanisation non maîtrisée pourrait compromettre l’équilibre futur des politiques publiques.
Vers une approche inclusive de la parentalité
La représentante de l’UNFPA au Maroc, Marielle Sander, a de son côté appelé à des « actions audacieuses et immédiates » face au tournant démographique en cours. Elle a plaidé pour une plus grande inclusion des femmes dans le marché du travail – leur taux de participation restant inférieur à 17% – et pour un changement culturel en faveur de la parentalité partagée. « Lorsque ce sont uniquement les femmes qui portent la charge du soin, c’est toute la société qui en paie le prix », a-t-elle rappelé.
Le rapport 2025 de l’UNFPA, intitulé La véritable crise de la fécondité, insiste d’ailleurs sur cette réalité : de nombreuses personnes à travers le monde n’ont pas le nombre d’enfants souhaité, non par choix, mais en raison de contraintes économiques, sociales ou culturelles. Le Maroc ne fait pas exception.
Une célébration symbolique
Cette journée a également marqué le 50e anniversaire de la présence de l’UNFPA au Maroc. Un visuel a été dévoilé à cette occasion, célébrant le dialogue intergénérationnel, les liens familiaux et la richesse culturelle du pays, qui a connu de profondes mutations ces dernières décennies.
Les discussions ont réuni des experts de l’UM6P, de l’ICESCO, de l’IRES, de l’Université Mohammed V et du Policy Center for the New South, qui ont partagé leurs réflexions sur les implications des tendances actuelles. Tous s’accordent sur un point : le Maroc entre dans une nouvelle phase de son évolution démographique, et l’heure est à l’anticipation éclairée.
Aya El Kerf