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Une nouvelle ère nucléaire selon le président finlandais Alexander Stubb
Le président finlandais Alexander Stubb a averti, lundi 3 novembre à Helsinki, de l’entrée du monde dans « une nouvelle ère des armes nucléaires ». Cette déclaration intervient après les propos réitérés de Donald Trump annonçant son intention de reprendre les essais nucléaires américains, une perspective qui ravive les tensions stratégiques entre grandes puissances.
Dans son intervention, le chef de l’État finlandais a souligné que la « logique de dissuasion » qui prévalait depuis la fin de la guerre froide évolue rapidement. Selon lui, « l’importance des armes nucléaires est en train de croître de manière inquiétante », tandis que les équilibres stratégiques deviennent plus instables. Il estime que cette transformation impose aux États des choix sécuritaires plus complexes et un renforcement de la coordination entre alliés.
La semaine précédente, Donald Trump avait suscité une vague d’inquiétude internationale en affirmant vouloir relancer les essais nucléaires. Reste cependant à clarifier la nature exacte de ces essais : s’agirait-il de tests de missiles conçus pour embarquer des charges nucléaires ou bien de véritables détonations nucléaires, que les États-Unis n’ont plus réalisées depuis 1992 ? Cette ambiguïté contribue à nourrir les tensions et à inquiéter les chancelleries.
Ce contexte intervient alors que la rhétorique nucléaire s’est intensifiée depuis le début de la guerre en Ukraine. La Russie a procédé, ces derniers jours, à des tests concernant des systèmes à propulsion nucléaire, notamment le drone sous-marin Poséidon et le missile de croisière Bourevestnik. Si aucune grande puissance n’a officiellement conduit d’essai nucléaire depuis trois décennies, hormis la Corée du Nord entre 2006 et 2017, les soupçons de tests dissimulés alimentent la méfiance internationale.
Alexander Stubb a rappelé que la Finlande, qui partage une frontière de 1 340 kilomètres avec la Russie, doit désormais envisager sa sécurité dans ce nouvel environnement stratégique. L’adhésion du pays à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord en 2023 marque un tournant majeur après des décennies de non-alignement militaire. « Comment renforcer la dissuasion ? Comment éviter l’escalade ? », s’est interrogé le président, soulignant la nécessité d’une coordination renforcée avec les partenaires de l’Otan.
Pour Helsinki, cette nouvelle séquence géopolitique exige une vigilance accrue, un engagement diplomatique soutenu et une capacité collective à contenir les logiques de confrontation.
