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Viande US : le Maroc face à la crise de l’élevage
Le Maroc connaît une flambée inédite de ses importations de viande bovine en provenance des États-Unis, dans un contexte de tensions croissantes sur le marché local. Entre janvier et avril 2025, les achats marocains ont triplé, atteignant 1.429 tonnes. Ce bond spectaculaire intervient alors que les prix de la viande atteignent des sommets, particulièrement à l’occasion de l’Aïd al-Adha, mettant en lumière les limites structurelles d’un secteur de l’élevage en difficulté.
Une hausse record dans un contexte mondial morose
Alors que les exportations américaines de viande bovine reculent globalement — avec une baisse de 10 % observée en avril — le Maroc se démarque, aux côtés de la Côte d’Ivoire et du Gabon, comme l’un des rares marchés en expansion. Selon les chiffres de la Fédération américaine des exportations de viande (USMEF), le continent africain a absorbé 4.765 tonnes de viande bovine américaine sur les quatre premiers mois de l’année, dont plus de 90 % destinées à ces trois pays.
Ce redéploiement stratégique vers l’Afrique s’explique notamment par les restrictions douanières renforcées en Asie, notamment en Chine. Pour les États-Unis, le Maroc représente désormais un débouché attractif, notamment pour les pièces secondaires destinées à la transformation ou à la grande distribution.
Une réponse partielle à une crise nationale
L’augmentation des importations reste cependant symptomatique d’un malaise plus profond. La flambée des prix à l’occasion de l’Aïd n’est pas simplement conjoncturelle : elle reflète les impacts cumulés de plusieurs années de sécheresse, de hausse des coûts de l’alimentation animale, et d’un cheptel en déclin. À cela s’ajoutent les effets de l’inflation, qui érode le pouvoir d’achat et accentue les tensions sur l’offre.
« Le déséquilibre entre l’offre locale et la demande devient critique, surtout lorsque des ménages procèdent à l’achat de bétail sans réaliser le sacrifice rituel », souligne Youssef Karaoui Filali, expert en gouvernance. Pour l’économiste Mohamed Jadri, la combinaison entre crise fourragère et hausse des charges de production a affaibli la capacité de renouvellement du cheptel.
Des mesures d’urgence, mais des incertitudes persistantes
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement marocain a dégagé une enveloppe de 6 milliards de dirhams pour soutenir le secteur de l’élevage. Le plan prévoit des aides à la reproduction du cheptel, des subventions pour l’alimentation animale et le rééchelonnement des dettes agricoles.
Mais pour de nombreux observateurs, ce plan ne pourra porter ses fruits qu’à condition de cibler réellement les petits éleveurs, souvent laissés pour compte des politiques agricoles. « La transparence dans la distribution des aides et un accompagnement technique de proximité seront essentiels », insistent plusieurs acteurs du secteur.
Importer pour respirer… mais jusqu’à quand ?
Si les importations américaines permettent de soulager temporairement le marché, elles ne constituent pas une solution durable. L’enjeu pour le Maroc reste la relance de son élevage national, dans une optique de résilience alimentaire. Car dépendre de la viande étrangère, même bon marché, c’est aussi exposer sa sécurité alimentaire aux aléas géopolitiques et aux fluctuations du commerce mondial.
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