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La BAD encense la stratégie céréalière marocaine
Dans un contexte de crise climatique et de perturbations géopolitiques, le Maroc s’impose comme un exemple de résilience grâce à une gestion efficace de son secteur céréalier. Le Programme d’appui au développement compétitif et résilient de la céréaliculture (PADCRC), soutenu par la Banque africaine de développement (BAD), vient d’obtenir la note maximale lors de son évaluation finale.
Trois ans après son lancement, le PADCRC décroche une évaluation de 4/4, traduisant la « gestion hautement satisfaisante » du programme par les autorités marocaines. Un satisfecit émis par la BAD, qui souligne une mise en œuvre rapide, ciblée et structurée face aux effets conjugués de la sécheresse, de la pandémie et des perturbations du marché mondial des céréales.
Trois axes stratégiques pour une crise maîtrisée
Doté d’un financement de 199 millions d’euros (environ 2,1 milliards de dirhams), le PADCRC s’est articulé autour de trois objectifs principaux :
- Sécuriser l’approvisionnement national en céréales.
- Atténuer les chocs inflationnistes.
- Renforcer la résilience des producteurs.
Ces objectifs ont été concrétisés par une série de mesures, dont la fixation d’un prix de référence de 270 DH/quintal pour le blé tendre importé, un système de compensation pour les importateurs, et des subventions à la commercialisation du blé local.
Une logistique maîtrisée et un appui social renforcé
La distribution de 1,1 million de quintaux de semences certifiées, via un réseau de 400 points de vente, a permis de soutenir les campagnes agricoles successives. En parallèle, le partenariat stratégique avec le groupe OCP a garanti un approvisionnement stable en engrais, avec 650.000 tonnes livrées pour la campagne 2022–2023.
- Sur le volet social, le programme a introduit des mesures concrètes :
- Revalorisation du SMAG de 10 % dès septembre 2022.
- Accès facilité à l’Assurance maladie obligatoire (AMO) pour les petits exploitants via le dispositif Tasbiq Addaman Al-Ijtimaii.
- Report des échéances de crédit en coordination avec le Crédit Agricole du Maroc.
- Indemnisations rapides pour 45.000 agriculteurs touchés par la sécheresse de juillet 2022.
Des réformes de fond pour l’avenir
Au-delà des mesures d’urgence, le PADCRC a appuyé des réformes structurelles, dont la mise en place du Registre national agricole pour améliorer le ciblage des aides, la promotion du semis direct sur un million d’hectares (avec des débuts encourageants dans certaines régions), et l’amélioration du cadre réglementaire pour garantir la qualité et la compétitivité du secteur céréalier.
Un modèle reconnu sur le continent
Selon la BAD, le Maroc a mis en œuvre 87 % des mesures prévues, démontrant une forte capacité de coordination entre les ministères de l’Agriculture et de l’Économie, ainsi qu’une implication efficace de l’INRA pour le suivi technique. La suspension des droits d’importation, les mécanismes de compensation, et les incitations au stockage ont permis de contenir la volatilité des prix et de garantir une meilleure souveraineté alimentaire.
Une leçon de gouvernance agricole
L’évaluation de la BAD place le PADCRC comme un cas d’école en matière de gouvernance agricole sur le continent africain. Le programme démontre qu’avec une vision stratégique, des moyens coordonnés et une forte volonté politique, il est possible de faire face efficacement aux aléas climatiques tout en protégeant les revenus des agriculteurs et en assurant l’approvisionnement national.