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Pristina accueille des expulsés des États-Unis

13:07
Pristina accueille des expulsés des États-Unis

Le Kosovo a commencé à accueillir sur son territoire des ressortissants de pays tiers expulsés des États-Unis, a confirmé jeudi soir le premier ministre sortant, Albin Kurti, lors d’une interview télévisée. Cette mesure, encore largement méconnue du grand public, s’inscrit dans le cadre d’un accord conclu en juin entre Pristina et Washington, valable un an et portant sur l’accueil de cinquante personnes.

Selon Albin Kurti, « un ou deux » individus ayant fait l’objet d’une mesure d’expulsion américaine se trouvent déjà au Kosovo. Il n’a fourni aucune indication sur leur nationalité, leur date d’arrivée ou leur localisation exacte. L’accord avait été présenté au printemps comme un geste politique destiné à exprimer la « reconnaissance éternelle » du Kosovo envers son allié historique, les États-Unis, premiers soutiens de son indépendance proclamée en 2008.

Cette coopération survient à un moment où les relations entre Pristina et Washington traversent une phase sensible. Albin Kurti, arrivé en tête des élections législatives de février, a échoué à former un gouvernement et a été contraint d’accepter un retour aux urnes le 28 décembre. La gestion de la minorité serbe et certains de ses choix politiques ont suscité de vives critiques de la part des États-Unis, qui l’accusent de « compromettre la stabilité » du pays.

Dans la capitale Pristina, où les symboles américains sont omniprésents – du boulevard George W. Bush à la statue de Bill Clinton – le soutien de Washington demeure un pilier de la politique kosovare. Cet accord migratoire s’ajoute à une autre initiative internationale : un partenariat conclu avec le Danemark, qui prévoit que des détenus étrangers purgent leur peine dans des établissements pénitentiaires du Kosovo.

Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique plus large en Europe. Les Balkans sont désormais perçus comme une région susceptible d’accueillir des migrants déboutés du droit d’asile ou soumis à une obligation de quitter un pays européen. La récente réforme migratoire adoptée par l’Union européenne facilite en effet la création de centres situés en dehors de ses frontières. L’Albanie, qui accueille déjà des installations destinées aux migrants arrivant d’Italie, illustre cette tendance, même si plusieurs décisions judiciaires en limitent la portée pour le moment.

Pour Pristina, ces accords successifs reflètent à la fois une volonté d’approfondir ses alliances internationales et une stratégie visant à renforcer son positionnement géopolitique. Mais ils s’inscrivent également dans une période d’incertitude politique intérieure, où les rapports de force avec les partenaires occidentaux pourraient peser sur la campagne électorale à venir.



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