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La caféine : Un espoir pour retarder le déclin cognitif et la maladie d'Alzheimer

La caféine : Un espoir pour retarder le déclin cognitif et la maladie d'Alzheimer
Samedi 13 Juillet 2024 - 14:18
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La caféine pourrait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement et réduire le risque de développer la maladie d'Alzheimer, selon une étude récente menée par l'institut français de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et le CHU de Lille. Publiée dans la revue « Brain », cette étude révèle un mécanisme par lequel la caféine pourrait bloquer l'activité de récepteurs impliqués dans l'apparition de troubles de la mémoire.

Les résultats de cette recherche ont déjà conduit à la mise en place d'un essai clinique de phase III, qui évalue l'intérêt thérapeutique de la caféine sur un nombre beaucoup plus important de patients. Cette phase est la dernière étape avant une éventuelle autorisation de mise sur le marché si les résultats s'avèrent positifs.

Des travaux antérieurs avaient montré que la quantité de certains récepteurs cibles de la caféine, les récepteurs de l'adénosine de type 2A (A2A), augmentait de manière anormale dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Cependant, les scientifiques ne savaient pas si le dysfonctionnement de ces récepteurs contribuait à la progression des symptômes neurodégénératifs, tels que les pertes de mémoire, les troubles des fonctions exécutives et de l'orientation spatio-temporelle.

« Nous savons que ces récepteurs neuronaux régulent les interactions au niveau des synapses, les lieux de transmission des informations chimiques et électriques que les neurones utilisent pour communiquer. Nous soupçonnions donc que leur augmentation puisse avoir un rôle négatif dans la maladie d'Alzheimer, caractérisée par la perte des synapses », explique David Blum, qui a dirigé cette étude, cité par « Le Figaro ».

En 2016, la même équipe de recherche avait administré de la caféine à des souris malades. Ils avaient constaté que la substance, en se fixant sur les récepteurs A2A, bloquait leur activité. Cette étude récente confirme le mécanisme par lequel les récepteurs A2A favorisent l'apparition de troubles de la mémoire, soutenant ainsi l'idée que la caféine pourrait être utilisée dans le traitement de la maladie.

« On peut imaginer qu'en bloquant l'activité des récepteurs par une administration contrôlée de caféine, la perte des synapses, et donc des symptômes cognitifs, soit retardée », souligne le Dr Blum.

Des recherches antérieures ont également suggéré qu'une consommation régulière de caféine, équivalente à 2 à 4 tasses de café par jour, pourrait ralentir le déclin cognitif lié au vieillissement et réduire le risque de développer la maladie d'Alzheimer. En France, 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d'Alzheimer ou d'une maladie apparentée. Cette découverte offre un nouvel espoir pour le traitement et la prévention de cette maladie dévastatrice.