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Ankara et Damas relancent le dialogue sécuritaire après la chute d’Assad

16:32
Ankara et Damas relancent le dialogue sécuritaire après la chute d’Assad

Les relations turco-syriennes connaissent une nouvelle séquence diplomatique. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, et le ministre de la Défense, Yasar Guler, se sont rendus lundi à Damas pour rencontrer leurs homologues syriens ainsi que le président Ahmad Al Chareh, selon le ministère turc des Affaires étrangères.

Cette visite intervient dans un contexte de recomposition politique régionale, quelques mois après la chute de Bachar Al Assad, le 8 décembre 2024. Les discussions visent à procéder à une « évaluation générale » de l’évolution des relations bilatérales depuis ce tournant majeur, avec un accent particulier sur les dossiers sécuritaires jugés prioritaires par Ankara.

Au cœur des échanges figure la mise en œuvre de l’accord signé le 10 mars entre Damas et les Forces Democratiques Syriennes (FDS), actives dans le nord-est de la Syrie. Cet accord prévoit l’intégration progressive des forces kurdes au sein de l’armée syrienne sur une période d’un an. Pour la Turquie, cette question touche directement à ses impératifs de sécurité nationale, la présence de combattants kurdes le long de sa frontière étant perçue comme une menace durable.

La semaine précédente, Hakan Fidan avait mis en garde les FDS contre tout retard supplémentaire dans ce processus d’intégration, estimant qu’un tel report « menace l’unité nationale » syrienne. Il avait également averti que les parties engagées dans l’accord « perdaient patience », signalant une volonté d’accélération du calendrier prévu.

Ankara entend par ailleurs aborder avec Damas les nouveaux risques sécuritaires apparus dans le sud de la Syrie, dans un contexte de tensions régionales accrues, ainsi que l’adhésion récente de la Syrie à la Coalition Mondiale Contre Daech. La lutte contre Daech demeure un axe central de la coopération annoncée entre les deux capitales, alors que le groupe jihadiste est accusé par Washington d’être à l’origine de l’attentat du 13 décembre près de Palmyre, qui a coûté la vie à deux militaires américains et à un interprète.

Selon le ministère turc, la coordination entre Ankara et Damas vise précisément à empêcher toute résurgence de Daech, susceptible d’exploiter les fragilités persistantes sur le terrain syrien. La Turquie, qui partage près de 900 kilomètres de frontière avec la Syrie, reste particulièrement attentive à l’évolution de la situation dans les zones frontalières.

Entre 2016 et 2019, Ankara avait mené trois opérations militaires dans le nord de la Syrie, ciblant à la fois le groupe État islamique et les forces kurdes syriennes. Ces dernières contrôlent encore de vastes territoires du nord-est du pays, riches en ressources pétrolières et agricoles, notamment en blé.

La visite des ministres turcs à Damas illustre ainsi la volonté des deux pays de redéfinir leurs relations sur fond de recomposition sécuritaire et politique. Si les divergences persistent, Ankara et Damas semblent désormais chercher des mécanismes de coopération pragmatiques pour stabiliser une région encore marquée par plus d’une décennie de conflit.



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