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Ce qu’il faut retenir du discours d’Aziz Akhannouch
Le lundi 19 mai 2025, le Chef du gouvernement marocain Aziz Akhannouch a livré devant la Chambre des représentants un discours dense et ambitieux, consacré à la réforme du système éducatif et universitaire. Voici les principaux points à retenir, suivis d’une analyse des enjeux et des perspectives.
Le discours s’inscrit dans la continuité des directives de SM le Roi Mohammed VI, qui a fait de l’éducation une priorité nationale. Le gouvernement entend donner un nouvel élan à l’école publique comme levier de développement humain. Depuis 2022, le programme vise à transformer l’école primaire à travers de nouvelles approches pédagogiques, une meilleure formation des enseignants, et un suivi personnalisé des élèves. En 2025, plus de 2.600 écoles et 1,3 million d’élèves sont concernés.
Face à un taux de décrochage élevé, en particulier au collège, le gouvernement a lancé les « collèges pionniers» pour encadrer de manière renforcée les élèves à risque, améliorer l’ambiance scolaire et encourager la réussite. Le budget de l’éducation a été porté à plus de 85 milliards de dirhams en 2025, contre 68 milliards en 2019. Cette hausse soutient la transformation numérique, l’amélioration des infrastructures et la revalorisation des conditions de travail.
Le discours met aussi l’accent sur la régularisation des enseignants contractuels (115.000 intégrés), les augmentations salariales, la généralisation des formations continues et la reconnaissance du métier d’enseignant. Plus de 3 millions d’élèves ont reçu une aide directe à la rentrée scolaire. La restauration scolaire, le transport et les manuels sont également concernés par ce soutien, dans le but de réduire les inégalités.
Le gouvernement a également mis en avant la transformation de l’université marocaine. Le nombre d’étudiants dépasse 1,3 million, avec plus de 4.000 nouvelles filières créées pour mieux répondre aux besoins du marché. D’ici 2027, l’exécutif prévoit de former 100.000 ingénieurs et techniciens, 10.000 assistants sociaux, 22.500 diplômés en numérique et 50.000 enseignants.
Un effort significatif est engagé dans la recherche doctorale, la digitalisation des universités et la création de pôles d’innovation, en lien avec les secteurs productifs. La mise en place de centres d’excellence, de plateformes numériques et d’applications dédiées aux étudiants s’inscrit dans cette dynamique.
Le discours d’Aziz Akhannouch se veut rassurant, offensif et stratégique. Il s’appuie sur des données concrètes et un plan d’action structuré. Sur le fond, il s’agit d’un projet de réforme globale de l’école marocaine, de la maternelle à l’université, avec une volonté affichée d’investissement massif, d’inclusion sociale et de modernisation pédagogique.
Cependant, plusieurs défis restent posés. D’une part, le véritable changement se joue dans la classe, au contact quotidien entre l’enseignant et l’élève. Les réformes ambitieuses sur le papier devront prouver leur efficacité sur le terrain, dans un contexte où les inégalités territoriales, les retards d’infrastructures et la démotivation des enseignants persistent.
D’autre part, le rythme de transformation devra être soutenu et cohérent sur plusieurs années pour espérer une véritable rupture avec le passé. L’École de la Référence ne devra pas devenir une école d’exception, mais bien un modèle reproductible, équitable et durable dans l’ensemble du Royaume.
La réforme universitaire, bien qu’innovante dans ses objectifs, devra trouver un équilibre entre excellence académique, insertion professionnelle et valeurs citoyennes. Le défi de l’employabilité des jeunes diplômés reste l’un des plus grands chantiers.
Le discours du Chef du gouvernement trace une trajectoire claire : celle d’une école publique moderne, équitable, connectée à son temps et à son environnement économique. Mais pour que cette vision devienne réalité, il faudra une mobilisation collective, une continuité politique et une évaluation constante des résultats sur le terrain. Le Maroc joue ici une partie décisive de son avenir.
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