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Censure et boycott : le retour mouvementé de Jimmy Kimmel à la télévision

Mercredi 24 - 07:53
Par: Elkerf Aya
Censure et boycott : le retour mouvementé de Jimmy Kimmel à la télévision

L’humoriste américain Jimmy Kimmel a fait son grand retour mardi soir sur la chaîne ABC, transformant son talk-show en un plaidoyer vibrant pour la liberté d’expression. Suspendu après une vive polémique liée à ses remarques sur l’assassinat de l’influenceur pro-Trump Charlie Kirk, le présentateur a dénoncé « un gouvernement qui menace de faire taire un comédien que le président n’aime pas », qualifiant une telle démarche d’« anti-américaine ».

Trump en première ligne

Avant même le début de l’émission, Donald Trump s’en est pris à Jimmy Kimmel sur son réseau Truth Social. Le président américain a accusé ABC de « diffuser à 99 % des conneries positives pour les démocrates », qualifiant l’humoriste de « bras du DNC », le Comité national démocrate. Il a également menacé de poursuivre le groupe télévisé, rappelant qu’une précédente action lui avait rapporté « 16 millions de dollars ».

Une polémique qui ne faiblit pas

La suspension de l’émission par Disney, maison-mère d’ABC, avait provoqué un tollé dans le pays. Pour les partisans de gauche, cette décision représentait une tentative de museler l’un des critiques les plus virulents du président. Mais du côté conservateur, Kimmel avait indigné en accusant la droite d’« exploiter politiquement » le meurtre de Charlie Kirk, tué par un jeune homme décrit par ses proches comme ayant des penchants de gauche.

La polémique avait été amplifiée par le patron du régulateur américain de l’audiovisuel (FCC), Brendan Carr, nommé par Trump, qui avait évoqué la possibilité de retirer leur licence aux chaînes diffusant le programme. Plusieurs groupes, dont Nexstar et Sinclair, propriétaires de dizaines de chaînes locales, avaient alors annoncé le boycott du talk-show.

Un retour empreint d’émotion

Sur scène, Jimmy Kimmel est revenu avec émotion sur ses propos controversés. « Je comprends pourquoi mes commentaires pouvaient sembler malvenus ou peu clairs. Je n’ai jamais eu l’intention de minimiser le meurtre d’un jeune homme », a-t-il expliqué, la voix tremblante. Il a également rendu hommage à Erika Kirk, la veuve de l’influenceur, dont le geste de pardon à l’égard du meurtrier présumé l’a « profondément touché ».

L’ambiance dans le studio était chargée, selon les spectateurs présents. « Il y avait beaucoup d’amour et une grande gravité dans cette salle », a raconté Kathy Hopkins, membre du public. À l’extérieur, certains brandissaient des pancartes « Welcome Back Jimmy », saluant le retour de l’animateur.

Une affaire de liberté fondamentale

Pour de nombreux Américains, l’affaire dépasse largement le cadre du divertissement. « Cela concerne le premier amendement de la Constitution », rappelle Rogelio Nunez, un spectateur venu exprès assister au show à Los Angeles. « Au-delà du rire, il s’agit de protéger nos droits ».

Le retour à l’antenne de Jimmy Kimmel, même encore boycotté par certains diffuseurs, marque une victoire symbolique pour ses soutiens. « Aujourd’hui, la liberté d’expression a gagné », s’est félicité Gregg Donovan, pancarte en main.

Une victoire en demi-teinte cependant, puisque Nexstar et Sinclair refusent toujours de diffuser l’émission tant que des excuses publiques n’auront pas été formulées. Une situation qui illustre la polarisation extrême du paysage médiatique américain, où humour, politique et liberté d’expression s’entrechoquent plus que jamais.

 



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