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Donald Trump remporte une victoire judiciaire
Le candidat républicain Donald Trump a remporté une victoire judiciaire significative vendredi, avec le report de sa peine à New York après l'élection présidentielle américaine. Condamné au pénal fin mai, l'ancien président ne connaîtra sa peine que le 26 novembre, soit trois semaines après le scrutin.
Cette décision, prise par un juge, a été saluée par Donald Trump, qui a exprimé sa conviction qu'il devrait bénéficier d'un non-lieu dans cette affaire de paiements dissimulés à une actrice pornographique lors de la campagne présidentielle de 2016. "L’affaire devrait être close", a-t-il déclaré sur sa plateforme Truth Social, affirmant n'avoir "rien fait de mal".
La nouvelle du report de la peine est tombée peu après une allocution décousue de Donald Trump sur ses ennuis judiciaires, qui occupent une place centrale dans ses déclarations à moins de deux mois du scrutin l'opposant à Kamala Harris. Arborant sa traditionnelle cravate rouge, le septuagénaire a évoqué pêle-mêle son procès au civil pour agression sexuelle et sa condamnation au pénal, qualifiant ces affaires de "chasses aux sorcières" visant à l'empêcher d'être élu.
Sans prendre la moindre question de la presse, Donald Trump, visiblement agacé, s'en est également pris à ses avocats, installés autour de lui le regard dans le vide, se disant "déçu" de leur travail. Ce n'est qu'au bout de 40 minutes de cette tirade singulière que le républicain a commencé à évoquer sa rivale démocrate, assurant qu'il était "largement en tête" des sondages sur la présidentielle du 5 novembre.
Les enquêtes d'opinion sont cependant bien plus nuancées sur cette question, plaçant pour l'heure les deux candidats au coude-à-coude. Après ce discours, Donald Trump doit se rendre en Caroline du Nord, l'un des États les plus disputés de la présidentielle, où l'envoi de premiers bulletins de vote par correspondance a été repoussé par la décision d'un juge. Il s'y exprimera devant un puissant syndicat de policiers.
L'ancien président reproche à Joe Biden et à la vice-présidente d'être responsables d'une vague de criminalité liée à l'immigration illégale, ce que les statistiques démentent. La sécurité et l'immigration restent néanmoins des sujets sur lesquels Kamala Harris accuse un déficit de crédibilité, à en croire plusieurs sondages.
En réponse, l'équipe de campagne de Kamala Harris a publié vendredi une lettre de soutien signée par des officiers de police. "En novembre, les Américains devront choisir entre quelqu’un qui a passé sa vie à faire appliquer nos lois et quelqu’un qui a été condamné pour les avoir violées", lit-on dans ce message, en référence à l'ancienne carrière de procureure de la démocrate et à la condamnation de son adversaire au pénal à New York.
Donald Trump, poursuivi dans plusieurs autres affaires, en particulier pour avoir tenté d'inverser le résultat de la présidentielle de 2020, tiendra un meeting de campagne samedi dans le Wisconsin, un autre État très disputé de ce scrutin au suffrage universel indirect.
Sa rivale, Kamala Harris, s'est installée jeudi en Pennsylvanie, son camp de base pour préparer le débat avec son adversaire républicain, organisé le 10 septembre par la chaîne ABC à Philadelphie. La vice-présidente, qui n'a accordé qu'une seule interview depuis qu'elle s'est lancée dans la course, a également donné un entretien à une radio vendredi, appelant à "tourner la page de l'ère Trump".
Selon les médias, elle devrait faire quelques apparitions publiques avant le débat télévisé, rompant avec la stratégie de Joe Biden qui avait disparu des radars pendant plusieurs jours pour préparer sa confrontation de juin face à Donald Trump, lors duquel il avait complètement perdu pied.
La quinquagénaire va pouvoir s'appuyer sur un copieux trésor de guerre. Son équipe de campagne a annoncé avoir levé 361 millions de dollars en août, soit "trois fois plus" que le camp adverse, assure-t-elle. La démocrate dispose d'une réserve d'argent frais de 404 millions de dollars, à moins de deux mois d'une élection qui occasionne des dépenses pharaoniques de part et d'autre, notamment en publicités électorales.
L'équipe de campagne de Donald Trump avait pour sa part fait état de 295 millions de dollars immédiatement disponibles. La course à la présidence s'annonce donc intense et coûteuse, avec des enjeux cruciaux pour l'avenir des États-Unis.