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Emmanuel Macron mise sur l’intelligence artificielle : 109 milliards d’euros investis en France

Lundi 10 Février 2025 - 07:15

Par: ELMIR Barae

Emmanuel Macron mise sur l’intelligence artificielle : 109 milliards d’euros investis en France

Dimanche, le président Emmanuel Macron a placé la France sur la carte mondiale de l’intelligence artificielle (IA) en annonçant un investissement massif de 109 milliards d’euros pour développer cette technologie. Cette annonce intervient à la veille du Sommet international sur l’IA, qui se tient les 13 et 14 mai au Grand Palais à Paris, réunissant des chefs d’État, des dirigeants d’entreprises et des experts du secteur.

Lors d’un entretien sur France 2, Emmanuel Macron a comparé cet effort français au projet américain « Stargate », dévoilé en janvier, qui prévoit des investissements de 500 milliards de dollars dans les infrastructures d’IA. « Ces investissements, issus du secteur privé, sont l’équivalent pour la France de ce que les États-Unis ont annoncé », a-t-il déclaré, soulignant l’ambition du pays de devenir un leader mondial dans ce domaine.

Une course mondiale à l’IA

Depuis la mise à disposition du public de ChatGPT fin 2022, l’intelligence artificielle a connu une croissance exponentielle, poussant les nations à rivaliser pour attirer investissements et innovations. La France, déjà bien positionnée avec plus de 300 data centers (sixième rang mondial), entend renforcer sa place grâce à des projets structurants.

Parmi les annonces récentes, les Émirats arabes unis prévoient d’investir entre 30 et 50 milliards d’euros pour construire un data center en France, tandis que le fonds canadien Brookfield consacrera 20 milliards d’euros à un projet similaire à Cambrai (Nord). Ces infrastructures, essentielles pour entraîner les modèles d’IA, sont au cœur de la compétition technologique.

La pépite française Mistral, connue pour son outil conversationnel « Le Chat », a également annoncé la construction de son premier data center près de Paris. « Cela nous permettra de maîtriser l’ensemble de la chaîne de valeur, de la machine jusqu’au logiciel », a expliqué son PDG, Arthur Mensch, sur TF1.

Les promesses et les défis de l’IA

Emmanuel Macron a mis en avant les bénéfices de l’IA dans des secteurs clés comme la santé, notamment pour la lutte contre le cancer, ou pour automatiser certaines tâches professionnelles. « Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que l’IA va tout remplacer », a-t-il toutefois tempéré, reconnaissant les craintes liées à l’emploi, à la désinformation ou au respect du droit d’auteur.

Pour aborder ces enjeux, le Sommet international de l’IA réunira une centaine de pays, dont l’Inde, les États-Unis, la Chine et l’Allemagne, ainsi que des figures de proue du secteur comme Sam Altman (OpenAI) et Arthur Mensch (Mistral). L’objectif est de définir des principes forts en matière de régulation, de protection des droits et de transparence.

Une initiative pour une IA « d’intérêt général »

En marge du sommet, une initiative baptisée « Current AI » a été lancée par la France et huit autres pays, dont l’Allemagne, le Nigeria et le Chili. Soutenue par onze leaders de la tech, dont Fidji Simo (Instacart) et Arthur Mensch, elle vise à promouvoir une IA éthique et accessible. Dotée d’un budget initial de 400 millions de dollars, avec l’ambition d’atteindre 2,5 milliards sur cinq ans, cette initiative entend faciliter l’accès à des données publiques et privées dans des domaines comme la santé et l’éducation, tout en développant des outils open source pour une IA plus transparente.

Avec ces annonces, la France affiche clairement ses ambitions dans la course à l’intelligence artificielle, tout en posant les bases d’une régulation mondiale nécessaire pour encadrer cette technologie en plein essor.